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 admis, si la Porte entrait en pourparlers au sujet d’une cession terri­ toriale et concluait un arrangement avec la Principauté voisine.
Sans me faire d’illusions sur l’accueil que les Turcs réserveraient à des ouvertures de ce genre, j’ai cru devoir néanmoins sonder à cet égard le terrain à la Porte. Rechid Pacha, qui comprend mieux que tout autre les nécessités de la situation, s'est montré, selon son habitude, conciliant. Il a donné à entendre qu’un certain remaniement territorial en faveur du Prince Nicolas serait, peut-être, possible, sous prétexte que l'affaire de la délimitation turco-monténégrine était encore en suspens. Mahmoud Pacha s’est expliqué avec plus de franchise et de décision, mais dans un sens contraire. Il a reconnu qu’un arrangement avec le Prince Nocolas aurait été praticable, il y a quelque temps, et le serait après la pacification de l’Herzégovine. Mais les Puissances auraient dû, selon lui, y penser avant leur démarche auprès du Gouvernement Otto­ man. Elles auraient pu opter à cette époque entre une action directe pour obtenir des réformes dans les provinces insurgées ou une entente entre la Porte et le Monténégro. Il leur appartenait alors de choisir entre ces deux voies. Aujourd’hui, il serait aussi injuste qu'impossible d’im­ poser au Sultan de nouveaux sacrifices sans attendre les conséquences
pacificatrices que les Cabinets se promettaient de leur intervention. L’humiliation de subir cette dernière aurait été épargnée à la Porte et on aurait pu obtenir le consentement du Sultan à des concessions au Prince Nicolas, si dès le début on s’était borné à recommander un accord avec celui-ci au lieu de représenter les Conseils du Comte Andrâssy comme unique moyen de salut.
Le Grand Vézir ne m’a pas caché que la plupart des Ministres ne s’étaient ralliés au (sic!) propositions des Cabinets que par l’espoir que leur adoption faciliterait l’attaque du Monténégro par les troupes Ot­ tomanes, si elle devenait nécessaire et si la tranquillité n’était pas ré­ tablie en Herzégovine à la suite de la satisfaction obtenue par l’Europe. Il s’est déclare cependant prêt à examiner les concessions à faire à la Montagne Noire après le rétablissement de l’ordre dans les provinces insurgées.
J’ai dit à Mahmoud Pacha qu’en présence des difficultés qu'il éle­ vait, je ne pourrais pas prendre sur moi d’endosser ses promesses éventu­ elles au Prince Nicoias, après la répression de l’insurrection quand les circonstances n’obligeraient plus la Porte de les tenir.
АВПР, K-27.
N. Ignatiew
42.
ИЗВЈЕШТАЈ ИГЊАТЈЕВА ГОРЧАКОВУ
Рашид-паша обавијестио дипломатски кор о ратним припрема- ма у Црној Гори и Србији, које изазивају његову забринутост. Босан- ски валијa тражи 30 батаљона да би се супротставио евентуалном на­ паду Србије, али му je Порта упутила само незнатна поја- чања, с тим што je, ипак, наредила да се у Цариграду прикупи 30 ба- таљона за ту сврху.
Péra, le 30. Janvier/11. Février 1876, 47. 73
























































































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