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 акт руске препотентности и маску за морални неуспјех који je Руси- ја претрпјела y Србији. Гроф Андраши се уздржао од било каквог коментара, а исто тако и његов замјеник. Ипак изгледа да га je тај ру ски поступак не само изненадио, но донекле и позлиједио, jep je до- шао сасвим неочекивано, a његова хитност, с обзиром на држање Пор те, није изгледала довољно оправдана. Новиков, у разговору с бри­ танским амбасадором, истине да су Турци имали друге намјере са I римирјем од шест мјесеци и навео je покољ код Буниса, који je извео сердар-екрем, док су у Цариграду вођени преговори око турских услова, који су се стално мијењали. Својом енергичном акцијом Ру­ си су зауставили проливанье крви, што je тренутно био најважнији задатак, и спријечили сувише нагло напредовање Турака ка ьеогра- ду. А близина Турске не би била повољна ни за Аустро-Угарску као пограничну земљу.
Vienne, le 26. Х/7. XI 1876, 190.
Mon Prince,
Notre sommation à Constantinople a passé ici par des phases di­ verses d'interprétation.
Son premier effet, tant qu’on n’était pas sûr du résultat, a été celui d’une vive inquiétude. On y voyait un prélude de guerre et la Bourse s’en est ressentie par une chute subite des fonds.
Mais lorsque le calme fut rentré dans les esprits, la presse, tou­ jours haineuse à notre égard, fit ressortir notre démarche comme un acte de prépotence, comme un coup de théâtre destiné à masquer notre dé­ faite morale en Serbie et à sauver un reste de prestige aux yeux des Slaves méridionaux.
Quant aux sphères officielles, je constate d’abord que le C,e An- drâssy ne m’a fait parvenir ni directement ni indirectement ses appré­ ciations à ce sujet. Il vient de faire à Vienne une de ses courtes appari­ tions durant laquelle je n’ai pas eu l’occasion de le voir; et son rempla­ çant, timoré et dénué d’initiative, semble avoir manqué de courage pour me communiquer les impressions de son chef. Mais je crois être bien informé en disant que notre ultimatum a été jugé avec défaveur.
On aurait été surpris et quelque peu »froissé« de la spontanéité de cet acte que rien n'avait fait prévoir et dont l’urgence ne paraissait pas suffisamment justifiée par l’attitude de la Porte. Celle-ci, d’après les données parvenues à la Chancellerie d’Etat, n’aurait pas attendu notre sommation pour accéder aux deux mois d’armistice, en sorte que le Gal Ignatiew aurait même hésité pendant plus de 24 heures à en faire usage.
J’ai recueilli des aperçus analogues de la bouche de mon Collègue d’Angleterre et j’y ai opposé le témoignage éclatant des faits. Les bou­ cheries des Turcs à Diunisch ont prouvé — lui ai-je dit, — que l’ar­ mistice de six mois n’avait é>:é qu’un piège tendu à la bonne foi de l’Eu­ rope. Pendant qu’on négoc ait à Constantinople sur les »voeux« de la Porte et les clauses sans cesse renaissantes sous sa rédaction, le Serdar- Ekrem profitait de son artillerie de siège et de la supériorité numérique de ses forces pour écraser les positions Serbes. La durée de l’armistice était devenue presque une question secondaire. Il fallait avant tout arrê­
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