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l’heure qu’il est. Je Lui représentai que la guerre contre la Serbie et le Monténégro était devenue une inutile boucherie, les troupes Turques ne pouvant plus avancer dans l'intérieur, et étant d’avance sûres de devoir évacuer la Principauté pour la faire rentrer dans le status quo. Ayant développé, pour soutenir cette thèse, tous les arguments déjà connus de Votre Altesse, j’ai fini par signaler au Sultan l’inconvénient de faire discuter les délicates questions de la politique extérieure par des Assemblées de 120 personnes, et même par des Conseils de Ministres de 30 fonctionnaires, dont bon nombre n'entendait rien à la diplomatie.
Abdul-Hamid reconnut la justice de cette observation, mais avoua Son impuissance à modifier en ce moment cet état de choses qui Lui faisait désirer doublement notre appui, seul capable de rehausser son autorité ébranlée.
Parlant de la situation générale de l’Empire, je représentai à Sa Majesté qu’un ennemi de la Turquie pouvait seul Lui conseiller la ré sistance. Si la Porte refusait l'armistice et les propositions de paix des Puissances, la guerre continuerait, de nouvelles complications viendraient se joindre à celles qu'on subit déjà, d’autres Provinces se révolteraient. L’armée, impuissante à combattre les forces destructives décharnées de toutes parts, fondrait sous l'action des fatigues et du climat, et on arri verait au printemps réduit à un degré extrême de faiblesse et de désor ganisation.
Emu par ce tableau, le Sultan engagea en ma présence Safvet Pacha de trouver un moyen d’accepter nos propositions, en les soumettant encore une fois au Conseil. Il me pria d’y gagner l'assentiment du Grand Vézir, et exprima l’espoir que, l'armistice conclu, nous enverrions promptement nos délégués pour consacrer la cessation des hostilités. Il me remercia personnellement de mes Conseils, me pria de ne pas les lui épargner et accepta ma remarque que, prêt à l’aider toujours, j’espé rais voir mes avis mieux suivis que du temps d’Abdul-Aziz.
L’entourage du Sultan me transmit au sortir des expressions de satisfaction de la part de Sa Majesté. Elle me fit parvenir des assurances particulières de bienveillance par Said Pacha, en ajoutant que si je trouvais un moyen de ramener la paix, mon nom serait béni tant par les Chrétiens que par tous les Musulmans.
Tout en consignant les assurances correctes d’Abdul-Hamid, et croyant à leur sincérité, je ne saurais me dissimuler le peu de pouvoir que Lui est resté pour les faire prévaloir, et résister au courant fanatique qui s’est emparé des Turcs et risque d’emporter hors d’Europe leur éphémère domination.
АВПР, K-32.
N. Ignatiew
399.
ИЗВЈЕШТАЈ ИГЊАТЈЕВА ГОРЧАКОВУ
Турци унијели y редакцију пројекта уговора о примирју измје- не које су неприхватљиве. Они су израз „на читавој позорници не- пријатељстава" замијенили изразом „у Србији и Црној Гори", чиме je ограничено важење примирја, док су силе жељеле да њиме буду обухваћени сви борци. Порта je намјеравала да трупе ослобођене на
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