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ИЗВЈЕШТАЈ ИГЊАТЈЕВА ГОРЧАКОВУ
О аудијенцији код Абдул Хамида, којом приликом je овај давао изјаве оданости руском цару и молио Игњатјева да му помаже сво- јим савјетима. Игњатјев je савјетовао султану да прихвати примирје, пошто рат против Србије и Црне Горе нема никаквог смисла, јер ће по његовом завршетку имати опет да се успостави територијални status quo, тј. турске трупе ће морати да евакуишу дјелове територије кња- жевина које буду освојили.
Buyukdéré, le 18/30. Octobre 1876, 467.
Moiseur le Chancelier,
Le Sultan m’a reçu Samedi en audience privée. Contrairement à l’habitude d’Abdul-Aziz, les grands dignitaires du Palais y étaient réunis à cette occasion, et se tenaient pendant l’entrevue dans la pièce voisine, ce qui m’a imposé une réserve redoublée. C'est le Ministre des Affaires Etrangères qui servait d’interprète.
L’accueil que m'a fait Abdul Hamid était des plus distingués. Il a commencé par m’expliquer qu’il tenait à me voir particulièrement afin de m'exprimer ses sentiments pour Sa Majesté l'Empereur et m’assurer de Sa bienveillance à mon égard. Il admirait profondément notre Au guste Maître, me dit-il, et s’inclinait devant Sa politique généreuse et pacifique. La puissance de la Russie lui imposait, et II sentait que la Turquie devait en tenir compte et chercher à gagner Sa bienveillance, car c’était le voisin qui pouvait lui faire le plus de mal comme le plus de bien. Aussi Abdul-Hamid désirait-Il sincèrement se placer sous la protec tion de l’Empereur et suivre Ses conseils dans l’espoir que Sa Majesté daignerait de Son côté ménager la position du Sultan et ne point le rendre responsable des fautes commisses par Ses prédécesseurs. Il déplorait pour Sa part, m’assura-t-il, les tristes évènements (sic!) de la Bulgarie, la guerre Serbo-Monténégrine, les accusations qu’on avait lan cées dans le peuple contre la Russie, les propos inconsidérés qu’on avait tenu sur mon compte, en un mot tous les écarts de la politique Turque
depuis la chute d’Abdul-Aziz, et ne demandait qu’à être dirigé. Son premier mouvement avait été d’envoyer un haut fonctionnaire en Crimée pour implorer la protection de l’Empereur. Ayant dû y renoncer en vue d’intrigues et de rivalités politiques que cette mission aurait pu pro voquer, Abdul-Hamid avait profité avec empressement du passage de la »Livadia« pour se mettre en rapports directs avec notre Auguste Maître et II en espérait des résultats satisfaisants.
Passant à la situation du moment le Sultan déplora les souffrances que ses troupes enduraient à cause de la mauvaise saison, et exprima un vif et sincère désir de mettre un terme au plus vite à l’effusion du sang.
Je saisis cette opportunité pour indiquer à Sa Majesté le moyen le plus simple d'atteindre ce but en acceptant sans retard l’armistice de six semaines que nous venions proposer à la Porte, comme une demande qui a été unanimement approuvée par toutes les Grandes Puissances à
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