Page 64 - index
P. 64

 De son côté le Gouvernement austro-hongrois commence a serrer les rênes à l’insurrection sur ses deux frontières de la Bosnie et de l’Herzégovine.
Il y a quelques semaines encore les autorités militaires d’Agram et de Zara abusaient de la marge que leur réservaient leurs instructions pour relâcher la neutralité en faveur des insurgés. Le Bon de Mohinary avait demandé au Cte Andrâssy pendant son séjour à Pesth s’il était vrai qu’il voulût désarmer l’insurrection. Le Ministre des Affaires Etrangères, choqué du ton d’autorité dont cette question lui était posée, répondit qu’il n'y avait après l’Empereur que les Délégations auxquelles il recon­ nût le droit de l’interpeller sur sa politique, mais que les Gouverneurs militaires et civils des diverses provinces n’avaient qu’à obéir aux ordres dont ils seraient munis. Il ne se ferait pourtant pas prier pour initier le Général à la ligne de conduite qu’il croyait la bonne et qui était honorée des suffrages de l’Empereur. Là dessus il lui exposa les bases déjà consignées dans mon rapport du 22. Janvier/3. Février No 14. Le Bon de Mollinary se rendit aiors chez l’Aide de Camp Général de Beck pour lui exposer ses griefs contre le Ministre des Affaires Etrangères, mais celui-ci avait rendu compte de son langage à Sa Majesté Elle-même qui l’avait approuvé.
»Depuis lors« — me dit le Comte Andrâssy — »le Commandant militaire en chef de la Croatie a déjà pris des mesures pour assurer le respect de la neutralité sur la frontière confiée à sa surveillance, et pas plus tard que ce matin l’Empereur a daigné m’en signaler un indice dans l’internement de Miroslaw Hubmayer, ce chef de bandes Slovène qui attisait la révolution sur la rive droite de la Save«.
Le Ministre ajouta qu’une attitude analogue devait être prescrite au Gouverneur Général de la Dalmatie et qu’il venait de proposer à Sa Majesté Impériale et Royale de mander à Vienne les Barons de Roditch et de Mollinary, afin que ces deux administrateurs jusqu’ici soupçonnés de partialité pour les insurgés, puissent apprendre de la bouche même de leur Auguste Maître qu’ils auraient à conformer dorénavant leur action locale aux principes présidant à la politique extérieure de la Monarchie.
АВПР, K-126.
Novikow
35.
ПОВЈЕРЉИВИ ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
О разговору с грофом Андрашиjем о акцијама противника њего- ве источне политике и о њиховим идејама у вези с устанком у Хер- цеговини.
Vienne, le 30. Janvier/11. Février 1876, 23.
Mon Prince,
Dans le cours de notre conversation, le Cte Andrâssy en vint à me reparler de sa position envers les partis en Autriche qui combattaient sa politique orientale.
62






















































































   62   63   64   65   66