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ИЗВЈЕШТАЈ НЕЛИДОВА ГОРЧАКОВУ
Турци у два маха повриједили примирје у Србији. Нагла одлука султана да прекине непријатељства само je тактички потез за нове акције. У извјештају Нелидов говори о ситуацији у Црној Гори, да je Муктар-паша заустављен и да су Црногорци блокирали Медун и Никшић.
Buyukdéré, le 9/21. Septembre 1876, 412.
Monsieur le Chancelier,
La suspension des hostilités a à peine commencé que déjà deux cas de violation de cette trêve (sic) par les Turcs ont été signalés de Belgrade aux Ambassades à Constantinople.
Interpellés sur cette matière les Ministres du Sultan ont naturel­ lement nié les faits qu'on leur présentait et, pour prouver au Baron de Werther l’impossibilité d'une attaque des troupes Ottomanes, le Grand Vezir lui avoua, en confidence, que depuis quinze jours déjà l’armée Turque n’était occupée qu’à repouser les agressions Serbes.
Sans trouver dans cette assertion de preuve suffisante de l’inno­ cence des Turcs, j’y vois en tout cas la confirmation de la supposition que je me suis permis d’émettre dans un de mes rapports antérieurs, à savoir que la décision subite prise par la Porte de suspendre les hosti­ lités doit lui avoir été dictée par des nécessités stratégiques et que par­ tant loin de faire un sacrifice à l’Europe, elle tirait un profit direct de cette résolution. L’Ambassadeur d’Angleterre soutient, comme il fallait
§’y attendre, que la violation de l’armistice est venue de la part des Serbes. Il prétend avoir reçu une dépêche du General Kemball qui l’in­ formait que, malgré la suspension des hostilités, les Serbes avaient re­ commencé le bombardement des positions Turques Dimanche matin. Je ne sache pas que le Séraskérat formulât une pareille accusation con­ tre l’armée Principière.
L’application de l’armistice dans le Monténégro présente des diffi­ cultés d'un autre genre. D’après les nouvelles que j’ai reçues de M. Yonine, il paraîtrait que le corps de Moukhtar Pacha y serait plus au moins enfermé et que les Monténégrins bloqueraient Medun et Nik- chitch. Dans ces conditions tout mouvement de l’armée Ottomane, soit pour avancer, soit pour reculer, peut modifier sa position stratégique et équivaloir à une agression. Le prince Nicolas desirait donc naturel­ lement qu’il fût enjoint aux commandants turcs de ne pas bouger.
Je n’ai pas manqué d’en entretenir les Représentants de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie et d’en faire parler également aux Ministres Turcs. Ces derniers prétendent que la situation est très satisfaisante au Monténégro, que les commandants des troupes respectives se sont em­ pressés d’entrer en relations et feraient déjà très bon ménage. Mais peu sûr de la loyauté Turque et de la bienveillance persistante des Grandes Puissances, j’ai tout de même insinué au Prince Nicolas de faire con­ stater, avec le concours des agents étrangers, qui se trouvent auprès de lui, la situation réciproque des deux armées, de façon à prévenir tout malentendu et de pouvoir bien établir, à la conclusion de la paix, les
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