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 Nous ne pouvons — me dit-il — à notre regret, accepter les pro­ positions de l’Angleterre pour les trois raisons suivantes: d’abord, parce que l’idée de créer des autonomies tout en maintenant la domination turque, me paraît trop peu pratique (напомена на маргини: pourquoi?) pour que je sois, même personnellement disposé à y attacher mon nom; ensuite, parce que la proposition anglaise relative à la Bosnie et l’Herzé- govine est contraire aux idées échangées entre nous à Reichstadt; (напо­ мена на маргини: mais il oublie tout ce qui s'est passé depuis) enfin, parce que, selon nous, elle n’aurait pour résultat qu'un refus catégorique de la Porte après quoi l’Angleterre ne tardera point à la laisser tomber (напомена на маргини: ceci n’est pas impossible).
Dans le développement verbal de cette triple thèse, le Comte Andrâssy m’a dit qu’il entendait sous le nom d'autonomies des combi­ naisons tributaires et vassales et que ses réserves s’adressaient à celles-ci, non aux réformes administratives ou aux droits autonomes spéciaux qui pourraient être concédés aux populations chrétiennes.
Or, les réformes demandées par sa dépêche du 30. Décembre pour la Bosnie et l’Herzégovine appartenaient déjà à cette dernière catégorie. Elles offraient l’avantage d’avoir été consenties par le Gouvernement turc, d’être précises, contrôlables et entourées de certaines garanties d’exécution, tandis que tout cela manquait au projet si vague des auto­ nomies de Derby.
Ces derniers seraient, d’ailleurs, incompatibles avec l’idée anglaise d’y maintenir la domination ottomane parce que, soustraites à la centra­ lisation de Constantinople et dotées du self-government, elles ne tarde­ raient pas à devenir le siège anarchique d’une lutte entre chrétiens et turcs, qui finirait par l’expulsion de ces derniers tout comme cela a eu lieu en Roumanie et en Serbie.
Quoiqu'il en fût, le Cabinet de Vienne ne pouvait, même au point de vue de sa dignité, sacrifier un projet pratique (напомена на маргини: c'est là ce que nous lui contestons) émané de lui à un projet vague issu de l’Angleterre.
Les objections du Ministre ne portant toujours que sur la Bosnie et l’Herzégovine, je le questionnai sur ses intentions quant à la Bulgarie.
Il me répondit qu’il y aurait lieu peut-être de demander pour cette province certaines concessions que la Porte ne devrait formuler qu’après avoir consulté une assemblée de notables du pays, mais que ses idées à ce sujet n’étaient pas encore définitivement fixées.
»Au surplus — me dit-il — l’autonomie bulgare faisant partie du programme de Reichstadt et différant en ceci des autonomies de la Bosnie et de l’Herzégovine, vous pourriez dès à présent exercer une actibn isolée dans cette direction, avec la certitude de ne pas en être empêchés sur Vos flancs par nous. Je le répète, nous la regretterions comme prématurée, mais nous n’y mettrions pas d'entraves tant qu’elle se tiendrait dans les limites de ce qui a été convenu à Reichstadt«.
Ainsi que Votre Altesse voudra bien l’observer, il y a progrès dans les dispositions du Comte Andrâssy au sujet de la Bulgarie (напомена на маргини: et cela — encore!): il y a quelques jours, il ne lui accordait que la garantie de l’abolition des bachi-bouzouks, aujourd’hui il songe à la doter de certaines réformes administratives.
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