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 fendaient (sic!) bien — devant un de leurs retranchements le bataillon de la Lechanska nahia perdit presque le tiers de son effectif mais l’élan des monténégrins était tel que deux heures leur ont suffit (sic!) pour mettre en fuite l'ennemi certainement quatre fois plus nombreux.
Le résultat de cette affaire fut un horrible massacre, nous nous sommes d’abord refusé de croire à une pareille défaite: les Turcs n’étai­ ent éloignés de leur base d’opération de Podgoritza, que de 10 à 12 verstes, les monténégrins devaient avoir pendant la bataille une place forte ennemie contenant un bataillon entre ou derrière leurs lignes et cependant le fait de l’anéantissement tout au moins d’un tiers du corps turc est absolument constaté. Les Turcs avaient d'abord à faire à 4 bataillons monténégrins — ce qui a changé leur déroute en désastre et ce qui leur a fait perdre tant de monde — est que Bojidar Petrovié vint sur le champ de bataille avec 500 hommes et prit les Turcs en flanc du côté des Piperis, juste au moment où ils descendaient en reculant vers
la pleine (sic!) de Podgoritza. Cette manoeuvre les détourna de leur ligne de retraite, les plaça entre deux feux et les obligea de revenir à la for­ teresse par un chemin de détour. Jusqu’à 300 Turcs, ne pouvant même pas revenir à Podgoritza, ont été obligés de se réfugier à Medun.
Comme conséquence stratégique — cette bataille est probable­ ment la dernière à Koutchi — pour les y attaquer de nouveau, les Turcs devront passer sur un champ de cadavres. Ensuite les Turcs doivent être sérieusement desorganisés et démoralisés après une pareille affaire.
Il est difficile de déterminer au juste les pertes turques, la bataille s’est prolongée sur un front très long, le lendemain et le surlendemain les monténégrins trouvaient encore par ci par là (sic!) dans les monta­ gnes des détachements isolés, égarés pendant la nuit, et les anéantissai­ ent, de façon qu’on a pas pu (sic!) compter les cadavres, mais toutes les données prouvent que les Turcs doivent avoir perdu plus de 5.000 hom­ mes seulement en morts. On a ramassé sur le champ de bataille plus de 3000 fusils, — or, on compte qu’ordinairement on ne peut ramasser que la moitié des armes entre les pierres et les broussailles de ces champs de bataille. La quantité de munitions qu’on a trouvé (sic!) est très grande. Bojidar Petrovié me disait qu’ils auront presque un millon (sic!) de cartouches turques. Nous avons vu à Danilovgrad 19 drapeaux, une quantité de haches de derviche. Beaucoup de chevaux et de provisions complètent les trophées.
On n’a pas pris de canons, les Turcs ne les ont pas amenés dans les montagnes — leur batterie se tenait prête à marcher en cas de succès sous les renforts de Podgoritza.
Les Monténégrins ont aussi perdu beaucoup de monde, bien que les premières nouvelles que j’ai eu l’honneur de transmettre par télé­ graphe fussent un peu exagérées. Ils ont eu 216 morts et près de 350 blessés — c’est déjà beaucoup pour une petite armée monténégrine, mais cette bataille produisit ici un énorme enthousiasme ce qui atténue la signification de la perte.
Le lendemeain il y a eu deux rencontres encore avec des Albanais. Mahmoud pacha, le nouveau commandant en Albanie, combina bien son expédition contre les Koutchis: En même temps qu’il attaquait de front, les Albanais de Plava et de Goussinié, au nombre entre deux et trois milles (sic!), devaient venir par derrière sur les positions des Monténé­
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