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ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
О гледишту Андрашија шта би требало да се предузме у случају да било Турци било устаници одбију приједлоге сила.
Vienne, le 22. 1/3. II 1876, 13.
Mon Prince,
J’abordai vis-à-vis du Ministre des Affaires Etrangères d'Autriche la question que Votre Altesse a bien voulu me poser dans Sa lettre du 12.janvier.
Après avoir constaté une fois de plus qu’à son point de vue comme au nôtre un engagement de la Porte suivi d’un commencement d’exé cution effective et immédiate sur les lieux était nécessaire pour fournir une base sérieuse à notre oeuvre de pacification, je lui demandai ce que l’Autriche-Hongrie, comme la plus directement intéressée à accélérer ■('apaisement, voudrait ou croirait pouvoir faire si la Porte ou les in surgés s’obstinaient dans leur résistance à l’action de l’Europe.
Et d’abord, si le Gouvernement turc, soit par un refus, soit par une adhésion peu franche et purement théorique, éludait les efforts des Puissances, quelles seraient les mesures coërcitives auxquels on aurait recours?
Le Cte Andrâssy me répondit qu’il ne croyait pas à un refus absolu de la Porte. Mais prévoyant comme Votre Altesse le cas où elle userait à notre égard de faux-fuyants ou de stratagèmes, il avait tracé d’avance à l’Ambassadeur d’Autriche à Constantinople le langage qu’ii aurait à tenir. Il dirait, le cas échéant, que le Gouvernement Impérial et Royal ne saurait plus longtemps assumer la tâche de sauver la Turquie et qu’il ne prendrait désormais conseil que de ses propres intérêts. L’at titude modifiée de l’Autriche se ferait jour alors par la fermeture de Klek aux bâtiments turcs et par l’abandon à la Serbie et au Monténégro d’une complète liberté d’action.
Sur ma demande si cette latitude de venir en aide aux insurgés s’étendrait également aux Slaves sujets autrichiens, en d’autres termes si on laisserait entièrement tomber la neutralité de la frontière au profit des Chrétiens, le Ministre me dit que le Gouvemnment Austro-Hongrois devait à sa propre dignité de ne pas favoriser une immixtion de ses sujets dans ies luttes des pays limitrophes; qu’on ne pousserait pas non plus les Serbes et les Monténégrins: on se bornerait à les laisser faire et à ne pas intervenir dans la marche des évènements (sic!) en abandon nant la Turquie à ses propres chances.
Ce serait donc, mon Prince, la mise en pratique tacite du principe de non intervention.
En me parlant de Klek, le Cte Andrâssy se récria avec force contre la rumeur propagée par les feuilles publiques comme quoi le canon de deux ou trois bâtiments de guerre turcs mouillés dans ia baie de l’enclave, aurait secondé les troupes de terre dans une rencontre qu’elles avaient
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