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Tandis que d’après Mr Yonine l’influence du Prince Nicolas en Herzégovine serait en déclin parce qu'il a empêché les insurgés d’atta­ quer Réouf Pacha, lors du ravitaillement de Nikchitch, et défendu à ses Monténégrins de se joindre à cet effet aux révoltés, — les rapports consulaires reçus par mes collègues d’Autriche-Hongrie et d'Allemagne affirment le contraire. Le jeu du Prince, d'après ces rapports, consiste­ rait aujourd’hui à provoquer les dissentiments entre les chefs insurgés.
L’éloignement de Ljubobratic en serait un indice. Il chercherait à s’em­ parer entièrement de la direction occulte du mouvement, et à combattre les éléments d’influence serbes, afin de traiter avantageusement avec la Porte dans un moment favorable. L’arrivée d’un envoyé du Prince Nicolas à Belgrade sous prétexte des négociations relatives à la conven­ tion militaire, et signalée par Mr Kartzew, parait confirmer ces conjectu­ res. Sachant que la Serbie est loin d’être prête à entrer en lice, le Prince semble plutôt vouloir rejetter (sic!) sur elle la responsabilité de l’inaction que la pousser en avant. Il espère ainsi n’être pas obligé de tenir compte des intérêts serbes en cas d’arrangement direct avec les Turcs.
Mes collègues d'Autriche-Hongrie et d’Allemagne se montrent assez inquiets des armements en Serbie. Ils ne se rendent pas bien compte de l'état défectueux de l'organisation militaire de ce pays et ne se doutent pas surtout que les efforts actuels du Gouvernement de Belgrade sur ce terrain tendent, pour le moment, à mettre la Principauté en état de faire une défense plus ou moins vigoureuse en cas d’attaque par les Turcs. Ces armements défensifs eux-mêmes ne sauraient être terminés, selon mes renseignements, avant le mois d’Avril.
Les paroles adressées par le Prince Milan aux consuls étrangers à la réception du 1er Janvier paraissent avoir causé une certaine émotion dans le monde diplomatique. Il a dit n’ajouter aucune foi aux négocia­ tions ayant trait aux réformes en Bosnie et en Herzégovine. De quelque façon (que) celles-ci soient obtenues par les Puissances, elles ne pouvaient modifier en rien, selon lui, les intérêts de la Serbie et du Monténégro, si même elles étaient bonnes pour les populations chrétiennes en Bosnie et en Herzégovine.
Ces paroles qui expriment clairement le point de vue serbe, prou­ vent combien Mr Marinovitch s’égarait en recommandant tout récem­ ment encore certaines réformes en faveur des Chrétiens sujets du Sul­ tan comme un palliatif efficace et combien cet homme d’état, trop européen et trop cosmopolite, pour ces (sic!) compatriotes est en dehors du véritable courant de l’opinion publique à Belgrade.
АВПР, K-27.
N. Ignatiew
22.
ИЗВЈЕШТАЈ ШПЕЈЕРА ИГЊАТЈЕВУ
Нови валија настоји на сваки начин да подигне пољуљани морал у батаљонима који су под његовом командой. Он истовремено поку- шава да сазна захтјеве потчињеног становништва.
Скутари, 20 января 1876 г. No 6. 43