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 Mon Prince,
Par Son télégramme du 2./14. Juillet Votre Altesse a bien voulu m’exprimer l’espoir que les efforts tentés par le Gouvernement turc pour faire modifier les résolutions du Cabinet de Vienne quant à la fer­ meture du port de Klek resteraient infructueux.
Déjà la veille — ainsi qu’il appert de mon expédition du 2./14. Juillet, — j’avais été informé par le Ministre des affaires étrangères d’Autriche des démarches projetées dans ce sens par le nouvel Ambassadeur de Turquie, Alexandre Vogoridès, et j’avais recueilli de sa bouche l’assurance spontanée de sa ferme intention de maintenir le programme convenu, quelles-que fussent les objections qu’éléverait la Porte.
Connaissant les susceptibilités du Cte Andrâssy contre tout semblant de défiance dans sa parole, j’évitai à dessein de faire du télégramme de Votre Altesse l’objet d’une nouvelle entrevue avec le Ministre et je m’arrangeais de manière à lui en faire parvenir le contenu par le Bon de Hofmann avant l'audience sollicitée par ГAmbassadeur de Turquie, com­ me simple détail témoignant de l’intérêt qu’on y attachait chez nous.
Le Chef de section me résuma dans les termes suivants le dernier état de la question de Klek.
Un bâtiment turc était en route pour ce port, peut-être même y était-il déjà arrivé; mais ayant obtenu l’autorisation du débarquement bien avant que la fermeture n'eût été déclarée, il était hors de cause.
Deux autres bâtimens (sic!) se trouvaient également en mer en desti­ nation de Klek, ayant à bord des vivres et des munitions sans troupes. Pour ceux-ci l’autorisation d’usage venait d’être refusée par écrit il y a peu de jours; mais comme ils avaient déjà pris la mer, Mr de Hofmann se demandait s’ils auraient le tems (sic!) d'être avisés en route et, dans le cas contraire, si l’on pourrait ne pas tenir compte de cette circon­ stance atténuante.
Enfin quatre autres bâtimens (sic!) en rade de Constantinople étaient prêts à appareiller pour Klek, et le Cte Zichy avait été prévenu de l’intention de la Porte de demander pour ceux-là aussi un laisser- -passer, mais il va sans dire, ajouta le Bon de Hofmann, qu’il ne saurait en être question.
La seule difficulté consisterait donc dans le plus ou moins de ménagements dont on serait obligé d’user envers les deux bâtimens (sic!) de la seconde catégorie. Mais lors même qu’on leur permettrait de débarquer leurs cargaisons, il (sic!) ne pourraient probablement pas en profiter, les Monténégrins ayant occupé l’enclave.
Je répondis qu Chef de section en lui exprimant l'espoir que cette impossibilité matérielle ne serait pas la seule, et que le Gouvernement Austro-Hongrois voudrait bien maintenir sa prohibition à l'égard de ces bâtimens (sic!). Ma foi implicite dans la parole du Ctc Andrâssy ne me laissait pas admettre l’éventualité d’une rétractation, fût-ce même par­ tielle, d’autant plus que, dans un combat récent entre Turcs et Monté­ négrins à Klek, le canon de bord des premiers, secondant les opérations de leurs troupes de terre, avait déjà violé la neutralité des eaux autri­ chiennes, ce qui ne manquerait pas de se reproduire à chaque nouvelle tentative de débarquement.
28 Русија и босанско-херцеговачки устанак II
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