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помогну Турке. Аустрија je противна анексији Босне Србији, а Хер- цеговине Црној Гори, јер страхује да би Далмација тежила да се прикључи једној од двију увећаних књажевина.
Buyukdéré, le 28. Juin/10. Juillet 1876, 285.
Monsieur le Chancelier,
Pour donner au Ministère Impérial une idée des dispositions qui prévalent à Constantinople relativement à la manière de régler la question Serbo-Monténégrine dans le cas où la Turquie sortirait victori euse de la guerre, j’ai l’honneur de placer ci-près un résumé des appréci ations des journaux Turcs, publié (sic!) par la Turquie.
Les opinions des Ministres Ottomans ne s’éloignent pas sensible ment de celles émises par les feuilles publiques. Ainsi, on a discuté dernièrement en Conseil, sur la proposition de Midhat et de Khalil Chérif Pachas, la proclamation de la déchéance des Princes de Serbie et de Monténégro. La Porte considère le premier comme rebelle, tandis que le Prince Nicolas est traité en »insurgé« à l’égal des chefs Herzegoviniens. Interpellé par le premier Drogman de l’Ambassade, Safvet Pacha n’a pas nié le fait; il s’est borné à déclarer que rien n’avait encore été décidé, tout en maintenant le droit de la Porte de proclamer la déchéance »de deux vassaux en état de rébellion et, en face de l’agression dont elle a été l’objet, d’user de tous les moyens en son pouvoir pour réduire les Princes révoltés«. Et en effet, il me revient que le Gouvernement Ottoman a noué des relations secrètes avec Karageorgewitch pour provoquer une crise intérieure en Serbie, et qu’on songerait même à opposer au Prince Ni colas un prétendant pris parmi les exilés Monténégrins.
La déchéance des Princes devait être accompagnée d'un appel aux populations qui leur sont soumises pour les inviter à élire de nouveaux Chefs d’Etat. La Porte ne se doute pas combien elle relèverait par cet acte le prestige de ces mêmes Princes qu’elle voudrait renverser. Victi mes de leur dévouement pour la cause nationale, ils verraient leur autorité se raffermir et un élan nouveau accompagner leur entreprise contre l’autorité du Sultan. On m’assure toutefois que la Porte compte, pour renverser les Princes, sur le bon vouloir tacite qu’elle trouverait auprès du Gouvernement Austro-Hongrois lequel ne verrait pas sans une certaine satisfaction des troubles intérieurs amener l’éloignement de Miian et de Nicolas qui sont cencés (sic!) dévoués à la politique Russe.
Il est à constater en général que les Turcs, politiquement ahuris au premier moment, se sentent plus rassurés depuis qu’ils ont été informés par leurs Représentants auprès des Grands Cabinets que ces derniers désapprouveraient le mouvement des Principautés et se placeraient moralement du côté de la Puissance Musulmane. Selon eux, la circulaire de la Porte aurait reçu un bon accueil et on aurait reconnu à celle-ci le droit de sévir contre la Serbie et le Monténégro. Les Ministres Turcs entendent naturellement sévir à leur façon, et non sous la forme d’une guerre régulière. Ils continuent d’ailleurs à compter pour tout ce qu’ils entrepredraient sur l’appui de la Grande Bretagne. Et en effet, aussi longtemps que le Cabinet de Londres n’aura pas modifié son langage dans le sens de ses ouvertures au Comte Schouvaloff, et que la flotte anglaise continuera à stationner à Bésika, les Turcs, convaincus d’une impunité
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