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ИЗВЈЕШТАЈ ЈОНИНА ГОРЧАКОВУ
Књаза Николу je нашао y војничком логору близу границе пре- ма Херцеговини, описује састав војних снага Црне Горе, именује главне вође. Очаран je дисциплином како Црногораца тако и Херце- говаца. Чуди се што нема странаца, а као недостатак наводи одсу- ство артиљерије.
Raguse, le 27. Juin/9. Juillet 1876, 236.
Mon Prince,
Je reviens de mon excursion au Monténégro que j’ai entreprise sur la demande du P“ Nicolas afin de me rencontrer avec Son Altesse avant le commencement des hostilés.
J’ai trouvé le Prince au camp dans les Banianis sur la frontière du Monténégro et j'ai passé avec lui le jour du 25 juin/7 juillet.
L’armée du Prince, déstinée à opérer en Herzégovine, était en ce moment réunie presque toute entière. Elle se composait de 14 bataillons, présentant un peu plus de 10.000 combattants monténégrins, et de près de sept milles (sic!) Hercégoviniens. Je n'ai pas besoin de dire que les uns comme les autres étaient animés de plus grand enthousiasme, l’insuccès leur paraissait être impossible.
J’ai été surpris de l’ordre qui régnait dans le camp. Les monté négrins présentent absolument l’aspect d’une armée régulière et les Herzégoviniens, partagés en bataillons, sont dociles et obéissants, comme de vieux soldats. La confiance absolue dans le Prince est incontestable et il faut croire que son autorité fermement établie sera un des gages des plus sérieux de la bonne conduite de la campagne.
Le Prince n’a pas reçu d'éducation militaire, mais il a près de lui le voyévode Pierre Voukotié, son beau-père, homme de grande expérience dans les guerres avec les Turcs. C’est lui qui parait être le vrai chef de l'armée. Les soins inhérens (sic!) à l’état major sont confiés à Stanko Radonié, ancien élève de l’école de l’état-major de Paris, qui vient d’être créé voyévode. Parmi les autres chefs formant le conseil militaire, on distingue le vieux Novitza Cerovizh et le jeune Bayo Boskovié.
Il y a absence complète d'étrangers dans le camp de Prince, sauf quelques correspondants de journaux. Cette absence d’officiers étrangers, favorable au point de vue politique, peut être un défaut en ce sens que jusqu’à présent les Monténégrins, excellant dans la guerre défensive, ou celle de guérillas, n’avaient jamais manié une armée pres que régulière et de près de 20/m. hommes dans une guerre offensive. Un peu plus de science ne serait peut — être pas de trop dans ce cas, mais les Monténégrins comptent sur leur instinct militaire, et le Prince n’est pas disposé à voir combler cette lacune. L’expérience prouvera s’il a raison.
Pour le moment l'apparence semble justifier l’appréciation de Son Altesse.
L’administration de l'armée parait être bonne. Le service des vivres semble être aussi suffisamment organisé. Il y a manque absolu d’ambu- lence (sie!), sauf le médecin français, attaché à la personne du Prince, l’armée possède un seul médecin-un dalmate. Le pansement des blessés
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