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 Nous allons considérer tout cela, me dit le Premier Ministre, et je tâcherai que Lord Derby Vous donne une réponse aussi promptement que possible, mais laissez-moi vous dire combien je suis satisfait de ce que nous ayons abandonné l’ancien terrain de négociations pour nous entendre directement et sans avoir recours à d’inutiles intermédiaires entre nous. — Mr Disraeli accentua cette phrase. — Nos conversations ont donc produit leur fruit, ajouta-t-il, et vous avez bien fait de suivre
mon conseil de vous expliquer en toute franchise avec Lord Derby. Vous voyez que cela donne de bons résultats.
Je ne les vois pas encore, mon cher Ministre, lui ai-je répondu, mais je l’espère. Décidez vous à seconder les vues de l'Empereur et Vous contribuerez à une oeuvre d’humanité, de conciliation et de paix.
Je crois devoir signaler à Votre Majesté quelques paroles qui ont été fortuitement prononcées dans le cours de l'entretien. Il s’agissait des vues ambitieuses que l’opinion publique se plait à prêter à la Rus­ sie; je fis observer au Premier Ministre qu'on prête bien aussi à l’Angle­ terre des convoitises sur l’Egypte, mais que nous ne nous en...
sur l’Adriatique.
C’est avec intention que je fis allusion au port de Spizza, car il m’avait été dit confidentiellement que c’était Mr Disareli lui-même qui nous prêtait ces intentions.
Si je me trouvais ailleurs qu’en Angleterre où l'expérience m’a prouvé qu’il faut toujours s’attendre en politique à de mauvais procédés et jamais à de bons, je serais en droit, Sire, d’espérer une issue favo­ rable aux négociations, que je poursuis d’ordre de Votre Majesté, mais ici tout peut changer d’un jour à l’autre. Une dépêche télégraphique, un mouvement de la bourse, une fluctuation de l’opinion publique suffisent à modifier les convictions de ceux qui dirigent les destinées de l’Angle­ terre.
Je viens de télégraphier à M‘ le Chancelier de l’Empire que l’Angle­ terre agit par l'entremise de son Ambassadeur à Vienne sur les Princes Nicolas et Milan, afin de les retenir de toute démarche qui troublerait en ce moment la paix. Mr Bourow (? нечитко), Sous-Secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères a même ajouté, en me le communiquant, que l’Angleterre leur fait entrevoir l’éventualité de concessions territoriales comme prix de leur modération.
Je tiens dans certaine mesure mes collègues au fait de ce qui se passe, tandis que Mr Disraeld et Lord Derby gardent vis à vis d’eux un silence absolu.
АВПР, К-76, I.
Schouvaloff
216.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ЦАРУ АЛЕКСАНДРУ II
Новиков je повјерљиво обавијестио Андрашија о приједлозима ко- je су Дизраели и Дерби поднијели руском кабинету преко амбасадо-
ра Шувалова о давању вазалне аутономије Босни и Херцеговини и о жељи британское кабинета да се споразумије у првом реду с Руси- јом. Такође му je изнио све што енглески министри пребацују Ау-
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