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 sa manière de voir. Une pareille démarche resterait à son avis sans ré­ sultat pratique.
J’ai été frappé dans cet entretien de l'insistance que mettait mon Collègue Anglais à relever que l’entente, relative à la Turquie, qui n’avait pas abouti avant la guerre de Crimée devenait possible aujourd’hui. Les choses avaient marché depuis et les impressions actuelles étaient diffé­ rentes de celles de cette époque.
Sans repousser ses insinuations, j’ai évité de leur prêter trop de valeur pour qu’on ne puisse pas m'en rendre l'auteur responsable. Mais je n’ai pas caché mes impressions à mon Collègue. Le vide se fesait (sic!) en Turquie et l’un des côtés de l’édifice s’effondrait. Le moment vien­ drait, où les Puissances devraient aviser pour étayer cette partie de l’édifice qui menace ruine.
Lord Odo a fait allusion à des satisfactions à accorder au Monté­ négro, notamment au port de Spizza. Cela lui semblait plus que juste. Je me suis borné à observer que, pour ma part, j'étais sceptique et ne croyais à aucune des promesses plus ou moins réelles faites jusqu'ici
au Prince Nicolas.
АВПР, K-18.
p. Oubril
124.
СТРОГО ПОВЈЕРЉИВИ ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
О разговору који je имао с грофом Андрашијем ради утврБивања модалитета састанка у Берлину на позив руског цара.
Vienne, le 6/18. Avril 1876, 68.
Mon Prince,
Par Sa lettre du 23. Mars Votre Altesse avait bien voulu m'informer que si l’horizon s’assombrissait du côté de l’Orient, Sa Majesté l'Empe- reur, se rendant en Avril à Ems par la voie de Berlin, aimerait à Se rencontrer avec le Cte Andrâssy pour échanger quelques idées sur les éventualités qui pourraient s’imposer aux prévisions des deux Cabinets Impériaux.
Cette première communication ne renfermant pas l'ordre exprès de transmettre aussitôt au Ministre des Affaires Etrangères d’Autriche le désir de notre Auguste Maître, j’ai pris la liberté, mon Prince, de solliciter par le télégramme Vos directions supplémentaires sur le mode et l’endroit de l’entrevue projetée.
Le choix de Berlin définitivement annoncé par Votre télégramme du 29. Mars/10. Avril levait les inconvénients présentés dans ma lettre du 28. pour le cas où cette réunion n'eût dû se faire qu’à deux. Elle de­ venait ainsi une consécration nouvelle de la triple entente.
Je me rendis sans délai chez le Cte Andrâssy et je l’initiai au désir de Sa Majesté l’Empereur en y ajoutant les motifs consignés dans les lettres et le télégramme de Votre Altesse. Prévoyant d’ailleurs que le Ministre me demanderait, en guise d’aide-mémoire, quelques lignes écrites pour être placées sous les yeux de l’Empereur François-Joseph, je lui en remis un résumé que j’avais préparé à cet effet.
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