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КОПИЈА СТРОГО ПОВЈЕРЉИВОГ ИЗВЈЕШТАЈА КАРЦОВА ЖОМИНИЈУ
Аналиэира текст уговора између Србије и Црне Горе у погледу заједничког дјеловања против Турске, као и текст о савезу између двије књажевине.
Belgrade, le 5 Février 1876, No 7.
Ainsi que j’au déjà eu l’honneur de l’annoncer à V. A. par voie télé graphique, l’envoyé serbe destiné au Monténégro a quitté Belgrade le 1er Février, avec l’ordre de ne pas passer par Vienne.
М’ Boghitchévitch, retenu ici par des intérêts privés fût (sic!) placé dans cette mission par le sénateur Ranko Alimpitch, ex-ministre des travaux publics.
Toutefois, inquiet de la visite faite au Prince Nicolas par Ketchet- Effendi, le Gouvernement Serbe avait préalablement fait jouer le télé graphe entre Belgrade et Cettâgné, d’où il lui avait été affirmé que la démarche du docteur Ketchet n’aurait eu d’autre caractère qu’une simple notification courtoise d’Ali Pacha au sujet de sa récente nomi
nation au poste de Gouverneur de l’Herzégovine.
Alimpitch est porteur d’une lettre du ministre princier des Affaires
Etrangères au président du Sénat Monténégrin, d’un document con firmant ses pleins pouvoirs, d’un projet de traité d’alliance ainsi que de convention militaire et, en dernier lieu, d’une lettre autographe du Prince Milan au Prince Nicolas.
Je ne fus à même de prendre connaissance de ces pièces que trois jours après le départ de l’envoyé serbe.
En les plaçant ci-joint en traduction française sous les yeux de V. A. je crois devoir ajouter, que rédigées en conseils des ministres en majeure partie par le Prince lui-même, elles furent copiées de la main du mi nistre des Affaires Etrangères afin d’éviter les dangers d’une indiscrétion.
Contrairement aux objections des membres de son Cabinet, le Prince Milan mit un soin spécial à introduire dans le texte de l’article V du traité d’alliance le terme conditionnel d’éventualité de guerre afin de se ménager encore la faculté du retour à une politique de paix.
Il s'opposa également à toute mention du projet de partage de territoire dont les bases avaient déjà été fixées entre le Prince Nicoias et le sénateur Christitch.
A cette occasion S. A. s’appliqua à faire entendre à ses ministres que la Serbie lancée dans cette lutte ne saurait avoir d’autre devise que l'affranchissement des Chrétiens. Que des mesquines convoitises an nexionnistes n’y pourraient être formulées qu'au préjudice de la sainteté de la cause commune. Que toute favorable enfin que puisse etre l’issue de la lutte, il n’appartiendrait pas aux deux Principautés mais aux Puis sances elles-mêmes de contenter les légitimes aspirations de chacun d’une manière équitable.
Ici je ne saurais m’empêcher de regretter que le Prince et son entourage se considérant sérieusement liés par les engagements anté rieurs, n’aient pas jugé possible de différer encore l’envoi à Cettigné
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