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polîtes que Serbes passèrent maintes fois la Drina pour exercer le plus possible de ravages dans les propriétés de musulmans.
Pour empêcher une trop grande concentration de troupes ennemies contre la faible armée d’Alimpié, le colonnel Despotovié à la tête de la troupe d’hommes de toute nation agit, dit-on, dans la partie occidentale de la Bosnie avec assez d'habileté et de bonheur pour y tenir en éveil toutes les autorités militaires et produire par cela même une diversion avantageuse pour les Serbes.
L’arrivée du Gal Novossélow à son nouveau commandement semble avoir relevé le moral de la petite armée de l’Ibar qui s’est signalée depuis lors par quelques reconnaissances fort bien réussies. L'un de ces détachements a poussé sur le territoire ennemi jusqu'à Koursshoum- lié, un autre jusqu’à Nova-Varosch. Novossélow lui-même a transporté le quartier general d’Ivanitza au village de Koutchitchi à 9 heures de la frontière et après plusiers combats dans lesquels il parvint à maltraiter les Turcs et à les déloger d’une partie de leurs retranchements sur les hauteurs du Yavor, il y établit sa propre avant-garde.
Pour le succès de la cause chrétienne dans cette partie de la Serbie il est à regretter que le Gouv* Pcier ne soit plus en mesure de venir matériellement en aide à cette petite armée et que les comités de bien faisance russes ne détachent pas à son profit ne fût-ce qu’une faible partie de leurs secours qui continuent encore à être dirigés tous à Deli- grad. En outre le Gal Novossélow se trouverait dans les derniers temps très soucieux en vue d’une prochaine augmentation considérable des forces de l'ennemi: il s'agirait du corps commandé par Dervich-Pacha venant de l’Herzégovine pour hâter les opérations contre la frontière méridionnale.
Sur le Timok les Turcs avaient adopté depuis deux mois une atti tude tellement réservée que l’Etat-major de Deligrad finit par concevoir des doutes au sujet de leur présence réelle à Zaïtschar.
En conséquence le Colonel Medvékovsky reçut l’ordre de prendre la direction de toutes les forces éparpillées entre Loukovo et Négotine, de reconnaître l’état des choses sur la ligne de Timok et les circonstances l’y favorisant, — de tenter la reprise de Zaïtschar.
Le 4 Octobre les Serbes se mirent en marche pour effectuer un mouvement concentrique en trois colonnes. — La plus considérable, avec Medvékovsky s’avança de Boliévatz sur Mitrovitza, l’autre de Bresto- vatzka-Bania sur Kopito, la troisième enfin, dirigée par le major Ostoïtch, de Négotine sur Vrajogrnatz.
Arrivée le 6. à Kopito, celle du centre se heurta inopinément sur des forces turques que l’on n’y soupçonnait guère. — Ne disposant que de trois bataillons, le (jedna reč nečitka) Keller se vit assailli par un ennemi cinq fois supérieur en nombre et il aurait infailliblement fini par être écrasé sans les secours qui lui arrivaient encore à temps du côté d’Ostoïtch.
Mais bientôt après, entendant le canon gronder du côté de Zaï- tchar, les troupes ottomanes interrompirent leur attaque pour se rap procher de la ville. C’était Medvékovsky ripostant aux batteries turques du Zvezdané. Ici encore eut lieu un combat de deux heures qui ne tourna pas à l’avantage des Serbes; ils furent obligés à battre en retraite. Néan
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