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Sire,
L’Ambassadeur de Turquie est venu ces jours-ci à Pest, porteur d’une protestation écrite de son Gouvernement contre le programme arrêté à Berlin.
La Porte s’y plaindrait, dit-on, de ce que les Puissances, nonobstant la docilité qu’elle aurait témoignée jusqu’ici suivre leurs conseils, se fussent toujours mises du côté de ses adversaires, et elle déclarerait ne pouvoir dépasser la limite des concessions déjà consenties par elle.
Le Ministre des Affaires Etrangères d’Autriche relève une analogie frappante entre ce procédé et celui auquel le Gouvernement Turc avait déjà eu recours en hiver dernier avant l’acceptation de la dépêche du 30. Décembre. Alors, comme aujourd’hui, il avait cherché à se dérober aux demandes des Puissances en refusant à l’avance d'en accepter la commu nication.
Le Comte Andrâssy répondit à Aarifi-Pacha qu’il ne saurait admet tre ce rejet anticipé de demandes dont le Gouvernement Turc était censé ne pas encore connaître la teneur. Il ignorait si les rapports parvenus à Constantinople répondaient exactement au mémorandum et s’ils n’en présentaient pas les conclusions sous un jour exagéré; mais ce qu’il pouvait dire dès à présent, c’est que ce document renfermait le projet d'un armistice et que la Porte serait mal inspiré si elle prêtait l’oreille à quiconque, — »Anglais ou Chinois« a dit textuellement le Ministre — voudrait lui déconseille d’accepter cette suspension d’armes sans pouvoir la garantir contre les conséquences fâcheuses auxquels (sic!) un pareil refus risquerait de l’exposer.
Le Comte Andrâssy m’a dit n’avoir touché à dessein qu’à la que stion de l’armistice, dans l’ignorance où il se trouvait de l’étendue de la démarche que les Représentants à Constantinople auraient déjà faite ou seraient sur le point de faire auprès de la Porte.
Je tiens de mon collègue d'Allemagne que le Cabinet de Berlin a aussi décliné une protestation analogue que, d’ordre de son Gouverne ment, l’Ambassadeur de Turquie lui avait formulée contre le Mémo randum.
Invité au diner de la Cour, Arifi-Pacha s’est fait excuser pour la raison ou sous le prétexte de n’avoir pas apporté avec lui ses décorations et il vient de repartir pour Vienne.
АВПР, K-126.
Novikow
180.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ЦАРУ АЛЕКСАНДРУ II
Енглески амбасадор je посјетио у Пешти Андрашија да би му прочитао и оставио копију депеше лорда Дербија у којој се прецизи- ра став енглеске владе према одлукама донесеним на берлинском са- станку. Главни разлог je у бојазни да би предложено примирје мо гло да се окрене на штету Турака. Ипак, Андраши види у том до кументу извјесно побољшање, пошто енглеска влада даје у њему увје- равања да неће ометати тај пројект у Цариграду. Што ce тиче упући-
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