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 et l’Autriche étaient entièrement d’accord et qu’en supposant le cont­ raire, on ferait à Belgrade un calcul dangereux. Le Comte Andrâssy trou­ vait cette formule tout à fait suffisante pour constater en Serbie ce qui était l'essentiel — qu’il n’existait pas de désaccord latent entre ies deux Cours Impériales. Quant à une intervention matérielle, il ne pouvait que me répéter qu’il l’écartait comme nous et que dût-on l’y engager, il ne s’y prêterait pas.
Il me lut ensuite le télégramme du P“ de Wrede, portant la décla­ ration officielle du Ministre des Affaires Etrangères de Serbie comme quoi le Gouvernement Princier n’avait l’intention ni d’attaquer les Turcs, ni d’entraver en quoi que ce fût la tâche pacificatrice des Puissances et de s’attirer par là une démarche collective de leur part; enfin que les armements actuels de la Principauté n'étaient que le complément de son organisation militaire fortement négligée jusqu’ici.
»On trouvera naturel«, m’a dit le Comte Andrâssy, »qu’une pareille réponse ne puisse pas compter sur un accueil enthousiaste de notre part. Elle est peu prévenante et moins explicite que les déclarations du Prince Nicolas, lequel a promis de coopérer à l’apaisement tandis que le P“ Milan s’engage seulement à ne pas l'entraver. Néanmoins, je m'en contenterai, j’en prendrai acte et j’y donnerai de la publicité par la voie de la presse pour réagir contre les appréciations pessimistes qui circulent dans le public«.
Sur ma demande si en retour des avertissements transmis au Gou­ vernement Serbe il n’inviterait pas ies Turcs, à l’instar de Votre Altesse, à ne pas concentrer leurs troupes sur les frontières de la Principauté,
— mon interlocuteur me répondit qu’il l’avait déjà fait. — D’une part il avait mis la Porte en garde contre les veiliéités envahissantes à la Hussein-Avni Pacha, elle qui sur le théâtre de l’insurrection même s’était trouvée militairement insuffisante; de l’autre, il lui avait fait espérer que les Puissances veilleraient à ce que la Serbie s’abstînt de tout acte hostile. Il lui avait été répondu que la Gouvernement Turc ne gardait dans ces parages que le nombre de troupes strictement nécessaire. La rumeur d’une prétendue augmentation de ses forces provenait, paraît-il, de ce que les mêmes bataillons qui, durant l’hiver, avaient dû se replier vers leur quartier général en vue d’une plus grande facilité de ravitail­ lement, étaient venus peu à peu reprendre leurs anciennes positions entre Widin et Nisch.
АВПР, K-126.
Novikow
108.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
0 резултатима акције руског преговарача Веселицког Божидаре- вића, о разговору с грофом Андрашијем и о најновијим вијестима из Дубровника о споразуму барона Родића с Муктар-пашом.
Vienne, le 16/28. Mars 1876, 63. 181
























































































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