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ration récente de Mr. Tisza à la Diète Hongroise que la politique du Cabinet de Vienne avait réussi à isoler la Serbie. On craint avec raison à Belgrad que les Turcs, s’ils étaient persuadés de cet isolement ne deviennent singulièrement entreprenants et ne provoquent un conflit sur la frontière. Leurs hommes d’Etat ne se montrent généralement conciliants, faciles à manier, et coulants, que s’ils savent les populations Chrétiennes d’accord entre elles pour leur résister en cas d’attaque et repousser toute agression.
АВПР, K-21.
N. Ignatiew
94.
ИЗВЈЕШТАЈ ИГЊАТЈЕВА ГОРЧАКОВУ
Извјештај о општој финансијској ситуацији Турске Царевине. Péra, le 4/16. Mars 1876, 92.
Monsieur ±e Chancelier,
La commission de contrôle financier, composée de banquiers et annoncée par la lettre du Ministre des finances jointe à mon rapport sub No 87 vient d’être formée à la Porte. Elle est composée de quatre membres: d’Agop Effendi Koutchek Oglu, grand capitaliste arménien et chef de parti Hassouniste (?); de Hadji Ahmed, musulman et riche négociant de tabac; de Mr Mercet directeur de Crédit Lyonnais à Constan tinople; et de Mr Hanson, l’un des principaux banquiers Anglais d’ici, notabilité marquante de la colonie britannique.
Le Comte Dumanoir, représentant des Français porteurs de fonds turcs, est déjà en pourparlers avec Sir Philip Rose et Mr Staniforth, au sujet de la grande combinaison d’un emprunt de 125 millions de livres sterling, destiné à consolider la dette ottomane. Plusieurs représentants de diverses institutions de crédit austro-hongrois, telles que le Baden- Credit-Anstalt, etc. viennent d’arriver. Il se pourrait qu’ils entrassent également dans la combinaison financière susmentionnée.
Constantinople semble ainsi devenir le lieu de rendez-vous des fi nanciers des différents pays désireux de pêcher en eau trouble.
La Porte hésite à accepter les propositions qui lui sont faites. Elle comprend qu'en y adhérant elle creuserait peut-être davantage l’abîme qui menace de l’engloutir, si ces propositions n’avaient pour conséquence que de retarder le cataclysme sans offrir une solution définitive. Cepen dant les embarras du Trésor Ottoman sont pressants. L’exemple suivant suffit. La Banque Ottomane a refusé dernièrement de payer le traite ment des Représentants de la Porte à l’étranger, — les appointements de Kabouli et de Mussurus Pacha y compris. Ce refus, calculé à produire un grand retentissement en Europe, n’a été rétracté qu’à la suite de négociations personnelles entre les Grand Vézir et Mr Foster, directeur de la Banque.
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