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 velles immigrations en Autriche; que le Baron de Rodich avait échoué dans sa démarche de persuasion, auprès d’une trentaine de chefs d’in- surgés et que cet échec rendait plus difficile la tâche d’apaisement confiée au Monténégro.
Désireux de vérifier ces nouvelles, je questionnai le Comte Andrâssy sur la manière dont le Général Rodich s’était acquitté de son mandat auprès des réfugiés.
Le Ministre me répondit qu’on n’avait encore eu que des rapports télégraphiques à ce sujet. Exhortés par le Statthalter à user de leur influence sur leurs compatriotes pour les faire retourner en Herzégovine, les représentans (sic!) de l'émigration avaient répliqué que les Chrétiens nourrissaient une profonde méfiance à l’endroit des concessions turques; que le retour des familles devait être précédé d’une cessation d’hostilités et que, par conséquent, il fallait avant tout agir sur l’insurrection, dont ies réfugiés dépendaient beaucoup plus qu’ils n’avaient de prise sur elle. En outre, quelques personnes avait demandé le retrait des troupes turques, comme condition préalable de rapatriement.
Mais dans toutes ces difficultés prévues dès le commencement, le Comte Andrâssy ne voyait rien qui pût autoriser la version d’un pré­ tendu échec essuyé par le négociateur autrichien. Cette version, me dit-il, était propagée par les agitateurs pour donner un nouvel aliment à l’insur­ rection, aussi l’avait-il signalée comme telle aux journaux de Vienne pour les mettre en garde.
Rempli, pour sa part, de bonnes espérances, il s'attendait à voir l’apaisement s’accomplir dans un mois d’ici et n'avait qu’une seule crainte: que par la versatilité de ses décisions, le Sultan lui-même ne vînt déranger les calculs de l’Europe.
C'est ainsi que Server-Pacha avait pu faire accroire à Son Maître qu’li n’y avait plus ni insurgés ni réfugiés et les Européens en avaient simulé le danger pour lui arracher des concessions, Bien que déjouée par les Ministres ottomans, cette cabale pouvait aisément renaître sous une autre forme; aussi le Comte Zichy serait-il autorisé à faire, le cas échéant, une démarche directe auprès du Sultan pour lui ouvrir les yeux sur la gravité des conséquences qui pourraient en découler.
Je saisis l’à propos pour faire ressortir l’inertie des Turcs unani­ mement constatée par nos agens.
Le Comte Andrâssy me dit qu'il allait gourmander l’Ambassadeur de Turquie sur la regrettable lenteur que mettait son Gouvernement à réaliser les mesures de réparation auxquelles il s’était engagé en Bosnie et Herzégovine.
АВПР, K-126.
Novikow
81.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
Из разговора с грофо.м Андрашијем сазнао за колебљиво држа- н>е кнеза Милана и о опоменама које су му због тога упућене од стране сила.
Vienne, le 26. Fevrier/9. Mars 1876, 48. 137





















































































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