Page 112 - index
P. 112
Le Secrétaire d’Etat observa que tels étaient également les ren seignements transmis par le Baron de Werther, qui attribuait ces dif ficultés à des intrigues et des conseils dans l’entourage immédiat du Sultan.
Mr de Bülow releva en même temps que ГAmbassadeur d’Allemagne à Constantinople s’étendait dans ses rapports sur l'état déplorable des finances turques. Il mandait que le coupon d'Avril serait encore pro bablement soldé. L’avenir ne lui en semblait pas moins compromis. Une société anglaise venait de se former à Londres pour mettre ordre aux finances turques. Il était évident que cette tentative ne serait pas plus heureuse que les précédentes. Le Secrétaire d’Etat s’étendit sur l’état de ruines du malade, qui ne payait plus ni ses employés, ni son armée, et ne dépensait que pour les besoins du sérail.
Aristarchi-bey venait de communiquer la circulaire responsive de de (sic!) Rachid Pacha. Mr de Bülow m’observa que le Ministère était étranger à la publication de cette pièce dans la »National Zeitung«, mais qu’il allait faire répéter cette insertion dans les feuilles officielles, puis qu’il s’agissait d’un document important.
Cette publication ayant eu lieu simultanément dans les journaux de Vienne et dans le »Times«, il est permis de supposer qu’elle est dûe à l’initiative des agents turcs, probablement en vue de relever vis à vis de l’opinion publique, les résolutions de leur Gouvernement dans l’inté rêt d’un apaisement qui ne dépendrait plus dès lors aujourd’hui que des décisions du camp insurgé.
Mon interlocuteur fit allusion à la Serbie et au Monténégro, qui lui paraissaient vouloir rester tranquilles. J’abondai dans ce sens en obser vant que telle paraissait en effet l’intention des Princes de ces pays et que j’espérais qu’ils auraient la force de ne point se laisser entraîner.
J’ajoutai qu’il fallait néanmoins leur faciliter cette attitude et que c'était dans cette pensée, sans doute, que le Cabinet Impérial se pronon çait pour une prompte mise à exécution sur les lieux mêmes des réformes consenties par la Turquie. La Porte s’y prêtait d’ailleurs de son côté puisqu'elle venait de désigner Wassaf et Haydar Effendi pour des mis sions en Herzégovine.
Je terminai en relevant que la situation en Orient se présentait ainsi sous des couleurs relativement satisfesantes (sic!).
Notre entretien, ainsi que Votre Altesse voudra bien le remarquer, n’a point quitté le terrain des généralités.
Mr de Bülow me parla ensuite des élections en France, dont le ca ractère était avant tout républicain et pourrait encore préparer des surprises et des difficultés au Gouvernement. Elles étaient anticléricales, ce qui présentait des avantages, mais accusaient en même temps les progrès de la fraction Gambetta.
Ma visite avait entr’autres en vue, de remercier le Secrétaire d’Etat d’assurances tout à fait satisfesantes (sic!) qu’il m’avait adressées au sujet d’excès commis par de sujets Prussiens sur notre frontière.
Je le quittai après l’avoir encore prié de recommander ce dernier objet à l’attention du Comte d'Eulenburg et des autorités locales compé tentes.
АВПР, K-18. d’Oubril 110