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Aussitôt que le Cte Andràssy eut été informé à Schmeks, où il se trouvait alors, du recours du Prince de Serbie à la médiation des six grandes Puissances, il télégraphia à l'Ambassadeur d’Autriche à Con stantinople de se maintenir en contact suivi avec ses collègues et de pressentir la Porte sur les conditions aux quelles (sic!) elle croirait pou voir se prêter au rétablissement de la paix. Toutefois le Cte Zichy n'avait pas eu l’ordre de faire auprès du Gouv‘ Turc une démarche officielle quelconque avant que le rôle du Monténégro n’eût été éclairci.
Partageant les appréhensions de Votre Altesse qu’un armistice qui serait obtenu séparément par la Serbie laisserait la Porte libre de diriger toutes ses forces contre le Monténégro, le Ministre des Affaires Etran gères d’Autriche reconnut avant tout la nécessité d’associer le P“ Nicolas à la demande de médiation formulée par le Cbt de Belgrade. Or le P00 Milan, tout en déclarant à l'Agent d’Autriche qu’il était prévenu de l'adhésion de Son Allié de Cettigne à la démarche serbe, ajoutait n’avoir pas été autorisé formellement à traiter pour lui... D'ailleurs, au point de vue du principe, il y aurait eu de l’inconvénient à ce que la Serbie, Etat vassal, négociât au nom du Monténégro — Etat indépendant.
Le Cte Andràssy chargea donc l’Agent Autrichien au quartier général de Danilovgrad de s’expliquer dans ce sens envers le Prince Nicolas.
C’était aller au devant du désir de Son Altesse dont un télégramme de Mr Yonine signalait la répugnance à entamer les pourparlers de paix solidaires avec la Serbie.
Restait à déterminer la forme du recours monténégrin aux bons offices de l’Europe. Si la Serbie, protégée par la foi des traités, s’adres sait directement aux Grandes Cours en leur qualité de garantes de ses droits politiques, le Pce Nicolas, se trouvant dans des conditions dif férentes et n'ayant pas auprès de sa personne des représentants de toutes les Puissances, devait choisir une autre modalité. Son appel im médiat à chacun des grands Cabinets eût risqué de provoquer, de la part de quelques-uns d’entre eux, notamment de celui de Londres, une ré ponse de nature à mettre en question son indépendance.
Il a préféré dès lors solliciter le concours du Cabinet Impérial et de celui de Vienne pour invoquer, par leur entremise officielle, la médiation de ceux de Berlin, de Londres, de Paris et de Rome. Le Comte Andràssy y a donné suite aussitôt par des télégrammes envoyés aux Représentants de l’Autriche-Hongrie dans ces capitales.
Votre Altesse voudra bien observer dans tout ce qui précède, la sol licitude du Ministre des Affaires Etrangères d’Autriche a sauvegarder l’indépendance du Monténégro dont, par sa démarche même auprès des autres Cabinets, il fait ressortir le principe avec une certaine solennité.
АВПР, K-127.
Novikow
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ПОВЈЕРЉИВИ ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ГОРЧАКОВУ
Андраши je запазио да књаз Никола не жели да положај сво- је земље потпуно изједначи са положајем Србије, да би добио повољ- нији мир. Послије успјешно вођеног рата он свакако може да пола- же право на боље услове од Турака но његов савезник из Београда.
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