Page 370 - index
P. 370

 fais néanmoins un devoir de soumettre respectuesement à Votre Majesté Impériale les informations puisées à des sources autrichiennes et dans les données de l’agent de Serbie à Vienne.
Au dire de ce dernier, le projet d’envoyer le sénateur Christich à Constantinople n’aurait été mis en avant par Mr Ristich, aujourd’hui le membre le plus modéré du Cab1 de Belgrad, que pour enrayer momen­ tanément les résolutions extrêmes du chauvinisme Serbe, et l’abandon de cette mission devait être considéré comme l’évanouissement des der­ nières espérances de paix.
Depuis lors le courant belliqueux aurait prévalu au point qu'en désespoir de cause, les conservateurs mêmes désireraient la guerre comme le seul moyen de sortir d’une position intenable.
Les échos privés de Belgrad complètent ce tableau par de faits significatifs. On y procéderait aux dernière dispositions avec une hâte fiévreuse et une ostentation qui ne permettrait plus de retour.
Pour combler les cadres, plus de soixante sergents auraient été promus officier en une seule journée et, quant aux volontaires étrangers, on leur prodiguait des grades sans distinction de nationalité et nonob­ stant leur ignorance de la langue nationale.
Se basant sur toutes ces données l’agent de Serbie à Vienne ne considère plus un commencement d’hostilités contre la Turquie que comme une question de jours. Trois camps retranchés: à Déligrad, près d’Alexinatz du côté de Nisch; à Zaitchar du coté (sic!) de Widdin, et à Valévo dans la direction de Zwornik, forment la base stratégique des prochaines opérations et si le premier, le plus fortifié de tous, est destiné à barrer le passage aux troupes ennemies qui s’avanceraient éventuellement par la vallée de la Morava, les deux autres, au dire de Mr Zukitch, auraient à servir de points de départ à une invasion simultanée en Bosnie et en Bulgarie.
Le masque est levé ainsi sur les prétendus armements défensif de la Serbie. Ceux-ci — je l’avais toujours craint — devaient, par la force même des choses, dégénérer fatalement en instrument agressif et provocateur.
АВПР, K-126.
Novikow
220.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ЦАРУ АЛЕКСАНДРУ II
Српски покрет узима све више револуционаран карактер. Не ра­ ди се више о рату кнежевине Србије против Турске; читаво српство се покренуло у име „велике идеје". Симпатије које je устанак у Хер- цеговини уживао као борба крста против полумјесеца све више бли- једе пред превлађивањем ултранационалистичке словенске идеје и теорије о еманципацији народа. У Београду je та тенденција посебно наглашена откако je на власти кабинет састављен од присталица ом- ладине. Милетић сада води главну ријеч. По повратку из Србије хвалио се да je кнезу улио у главу да не може игнорисати Нови Сад као фактор о коме мора да води рачуна. Угарска влада je узне- мирена буђењем српског национализма у својој земљи и прави пла-
368






















































































   368   369   370   371   372