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 aimons mieux y voir briller le croissant, car avec la prise de possession de la Turquie par la Russie, nous nous verrions enserrés et finalement étouffés par les étreintes de fer de ce colosse«.
Les Hongrois au moins se sont distingués de ces épanchements sauvages par une grande retenue de paroles et une stricte convennance de formes.
Le Comte Andrâssy répondit avec calme et lucidité. Il résuma en trois points principaux les buts de sa politique: maintenir la paix européenne, prévenir des complications qui pourraient résulter soit de l'extension éventuelle de l’insurrection soit de la participation des Etats voisins, enfin et surtout créer un état de choses qui offrît de solides garanties contre le retour périodique des mêmes évènements (sic!). Renfermée dans ces limites et consciente d’elle-même, également étrangère aux encouragements et aux fluctuations dans l’un comme dans l’autre sens, sa politique, a-t-il dit, ne connaissait d’autre tradition que l’intérêt de la Monarchie. Le status quo amélioré en Orient sans visées particularistes de la part d’aucune des Puissances, tel était aujour­ d’hui encore l’objectif de l’action commune à laquelle l’entrevue de Berlin avait donné une nouvelle consécration en y ajoutant le principe haute­ ment tutélaire pour la paix de l'Europe, celui d’un concert qui aurait à être renouvelé de cas en cas pour se trouver à l’abri de toute perturba­ tion accidentelle. Mais l’on comprendrait sans doute que lui, Andrâssy, ne pouvait ni faillir à la discrétion diplomatique en étendant le cadre de ses confidences ni se laisser imposer des instructions positives par le délégués. Aussi devait-il décliner la résolution proposée par l’un d'eux et tendant à exclure à l’avance toute intervention. Il pouvait affirmer que l’Autriche-Hongrie ne se prêterait au rôle (sic!) de gendarme dans aucune direction, mais il serait téméraire d'exiger de lui un programme invariable en face de l’extrême mobilité des évènements (sic!).
Et, joignant l’ironie à la persuasion: »entre ces deux maux«, dit-il, »celui de laisser Monsieur le délégué Kuranda qui se plaint du peu de clarté de ma politique, dans l’ignorance provisoire de la marche du Gou­ vernement, et celui de la livrer prématurément à la publicité, je crois devoir choisir le premier comme le moins dangereux«.
Malgré les dispositions pessimistes des Délégations la politique du Ministre des Affaires Etrangères a obtenu un vote de confiance à peu près unanime. Les délégués de la Chambre des Seigneurs y ont sensible­ ment contribué en tranchant par leur attitude approbatrice sur l’humeur chagrine des députés. Selon l’observation qui m’a été faite par l’un des Pairs, on a vu les membres de la Délégation autrichienne flotter indécis entre le désir de poser des questions indiscrètes et une sorte d'intimi­ dation.
АВПР, K-126.
Novikow
178.
ИЗВЈЕШТАЈ НОВИКОВА ЦАРУ АЛЕКСАНДРУ II
Приликом разговора на вечери у будимском двору, Фрањо Јо- сиф je изјавио Новикову да, судећи по свему што се дешава у Цари- граду: метежима које изазивају софте и улеме, покушајима младоту-
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