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 Serbe qui résidait au Monténégro donnait, selon le Duc, une preuve ostensible.
Cependant, cette impression était probablement due à des infor­ mations de source autrichienne, car le Directeur Politique du Ministère des Affaires Etrangères que j’ai vu subséquemment, m'a affirmé que les renseignements parvenus directement au Cabinet français ne permet­ taient pas encore de se faire une idée exacte de l’attitude définitive du Gouvernement Serbe.
Mr le Duc Decazes se félicite de l’effet salutaire produit par notre pression sur le Monténégro et m’a dit que la France secondait notre politique de tous ses voeux et de tout son appui.
»II paraît«, — me dit-il, »que la crise touche enfin à son terme et que le danger est désormais conjuré pour ce printems« (sic!).
»Mais il faut encore avoir en vue la consolidation du repos en Orient, si ce n’est pour un avenir éloigné, du moins pour toute l’année«.
»Et, à ce propos«, — ajouta le Ministre, »je serai très curieux de savoir ce qui en est des ouvertures faites directement par la Porte au Monténégro«.
»Je viens de recevoir des informations assez posthumes à ce sujet. Un certain personnage dont le nom m’échappe en ce moment aurait été envoyé pour négocier secrètement avec le Prince Nicolas«.
Cette allusion à ia mission du Docteur Kétchet, au sujet de laquelle le Ministre me paraissait n'être que très-imparfaitement renseigné, étant faite d’un ton interrogatoire, je répondis que, selon mes informations, la Porte avait, en effet, songé, à ce qu'il paraissait, a nouer des pour­ parlers avec le Monténégro, mais que j’ignorai jusqu’à quel point ces oivertures étaient sérieuses. Du moment où la Porte s'était décidée à optempérer (sic!) aux conseils de l’Europe, ses démarches auprès du Prince Nicolas auraient bien pu n’avoir d’autre but que de le capter par des promesses et de l'isoler.
Le Duc ma dit qu’il avait toujours considéré un certain agrandis­ sement territorial de la Montagne Noire comme un des moyens les plus propres à établir le repos en Orient.
La France avait toujours été favorable aux justes aspirations du Monténégro et avait cherché dans le tems (sic!), comme on le sait, à obtenir pour la Principauté le débouché sur le littoral qui était pour cet Etat une condition d’existence essentielle.
Cette idée commencerait, selon le Duc Decazes, à gagner du terrain. Elle aurait trouvé tout dernièrement un nouveau champion dans la personne de Mr Holms, Consul Anglais qui avait été dans le cas d’ex­ poser ses appréciations à ('Ambassadeur de France à Constantinople aussi bien qu’à celui de la Russie.
»Quant à moi«, — conclut le Duc Decazes, — »j’ai toujours été personnellement de l’avis que la pacification tant soi (sic!) peu durable de l’Orient devait être recherchée dans l’obtention pour la Montagne Noire des conditions nécessaires pour qu'elle puisse se tenir en paix«.
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