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 sation de traiter avec le Prince Nicolas pour écarter des complications sérieuses au printemps et pacifier rapidement le pays. La Porte attend pour se décider le résultat de l'attitude énergique adoptée par l’Autri- che-Hongrie sim sa frontière Dalmate. A part la question de principe, le Grand Vézir balance entre Constan et Wassa Effendi comme les deux personnages ies plus aptes à s’acquitter, le cas échéant, de ses ouver­ tures auprès du Prince. Sans nier la duplicité toute orientale et la mau­ vaise foi du Gouvernement Ottoman, qui me sont bien connues, je ne crois pas cependant possible de lui attribuer sans cesse des vues cachées d’une haute portée politique et en dehors du cercle d’activité terre à terre auquel il se trouve enchaîné par les nécessités du jour.
L'hostilité marquée du Comte Andrâssy au Monténégro —hostilité notée par Mr Novicow — n’est pas, tant s’en faut, un élément nouveau de la situation. Il cherche à la dissimuler, d’abord à cause de la pro­ tection traditionnelle que notre Auguste Maître accorde à la Montagne Noire et ensuite parce que celle-ci peut créer des difficultés au Cabinet de Vienne en Dalmatie. Rachid-Pacha avait déjà constaté cette sourde hostilité avant son départ de Vienne, au moment où l'insurrection en Herzégovine se trouvait encore à son début. Le Ministre des Affaires Etrangères Austro-Hongrois l’a mis en garde à cette époque contre tout ce qui pourrait servir à rehausser dans les provinces insurgées le prestige du Prince Nicolas — prestige mortel, selon lui, pour 1a Porte. 11 aurait recommandé comme plus prudent d'attendre les conseils des Puissances en s'abstenant soigneusement de tout compromis dangereux avec la Serbie ou la Montagne Noire.
Le revirement qui s’est produit en dernier lieu dans la manière de voir du Comte Andrâssy relativement à mr accord entre 1a Turquie et la Montagne Noire ne me semble pas, Monsieur le Chancelier, pouvoir uniquement s'expliquer par ses méditations. Il me paraît juste, d'en at­ tribuer une part aux rapports du Comte Zichy. Depuis quatre mois je profite des circonstances pour prêcher à tous mes Collègues la néces­ sité de l’établissement d’un modus vivendi entre ia Turquie et le Monté­ négro, ainsi que du concours du Prince Nicolas à l’oeuvre de la paix dans les provinces insurgées. L’Ambassadeur Austro-Hongrois a été surtout frappé du danger que je lui ai signalé d’un échec sur le terrain local de l'Herzégovine malgré la récente démarche Européenne, si celle-ci ne coïncidait pas avec un accord avec la Montagne Noire. Il m’a avoué avoir rendu le Comte Andrâssy attentif à cet argument vers la fin de Janvier. Le Comte Corti s'est placé dans le même ordre d’idées, à ce qu’il me revient, dans ses dépêches à son Gouvernement. Le Baron Wer­ ther a abondé dans le sens de mes raisonnements. Il n’y a pas jusqu'à Sir Henry Eiliot qui ne reconnaisse la nécessité, du moins après la pa­ cification des provinces insurgées, c'est à dire après coup, d'une entente avec le Monténégro.
J’aime à me flatter de l’espoir que mes efforts sur le terrain local du Constantinople en faveur du progrès des idées d’apaisement sus­ mentionnées ne sont pas restés sans fruits.
Dans tous les cas, la rentrée en Herzégovine des familles émigrées ne saurait s'effectuer complètement sans le concours du Prince Nicolas, car le plus grand nombre de ces familles est réfugié au Monténégro.
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