LA RÉGENCE D 'ALGER
ET LE MONDE TURC

L’EMPIRE OTTOMAN


ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE L'ÉTAT OTTOMAN AU XVIII SIÈCLE

Le type du gouvernement absolu.

Tout était entre les mains du souverain : la vie et les biens de ses sujets.

 

LE GOUVERNEMENT :

LE SULTAN était à la tête de l’État. C’était un chef à la fois religieux et militaire. Il vivait à Constantinople au milieu d’une Cour nombreuse et brillante, semblable à celle des empereurs byzantins.

LE GRAND VIZIR et ses auxiliaires assistaient le souverain. Le Grand Vizir exerçait 1e pouvoir effectif. Il était le dépositaire des sceaux. A ce poste périlleux, le Vizir ne survivait pas à un échec, et le Sultan pouvait prendre ombrage de ses réussites. En deux siècles, sur 66 vizirs, 15 ont péri de mort violente.

LE DIVAN, aux côtés du Sultan et du Grand Vizir, était une Assemblée de hauts dignitaires, présidée soit par le Sultan dissimulé derrière une fenêtre grillagée, soit par le Grand Vizir.

Le Divan était à la fois :

- un Conseil des Ministres,
- un Conseil d'État,
- une Haute Cour de Justice.

— Après le Grand Vizir, le Mufti était le second personnage de l’État, interprète suprême de la loi religieuse.

Le siège du Gouvernement s'appelait : al-Bâb al-‘Ali la Sublime Porte pour les Français, l'Excelse Porte pour les Anglais.

Quant au Sultan, il était pour les Occidentaux, le Grand Seigneur ou le Grand Turc.

 

L'ADMINISTRATION

COMMENT ELLE ÉTAIT CENTRALISÉE.

— L'Empire était divisé en provinces administrées par des Beylerbeys, (Beys des beys), sortes de gouverneurs généraux. On comptait les Beylerbeys d'Anatolie pour l'Asie, de Roumélie pour l'Europe (Roum Ili, pays des Grecs), et enfin un Beylerbey pour l'Afrique du Nord.

Khaïr ed-Din fut le premier titulaire de ce poste, et ‘Euldi ‘Ali le dernier.

— Chaque province était divisée en unités administratives plus petites, administrées par des Beys (du vieux turc Beg).

— Beylerbeys et Beys portaient également le titre de Pachas.

— Ils achetaient leur charge pour un an : cette mesure, peu favorable à une bonne administration, stimulait chez les hauts fonctionnaires le désir de s'enrichir rapidement.

 

SES MÉTHODES.

La corruption était de règle à tous les étages : rôle important du « bakchich ».

Aux populations , les Turcs laissaient leur religion, leur langue nationale, leurs coutumes particulières, leurs chefs élus. Ils avaient surtout des préoccupations d'ordre fiscal et militaire.

 

RECRUTEMENT DU PERSONNEL DE L'ÉTAT.

— Le plus cosmopolite qui soit : il était recruté parmi toutes les nationalités de l'Empire : Grecs, Serbes, Croates. Bulgares, Albanais, Valaques, Transylvains, Hongrois, Tartares. Mongols. Circassiens, Géorgiens, Kurdes, Persans, Syriens, Arabes, Contes, Berbères, Nègres. Russes. Polonais, Bohémiens, Allemands, Italiens, Français, Espagnols.

— Fonctionnaires et soldats étaient levés parmi les jeunes gens des communautés chrétiennes par des commissions qui siégeaient à date fixe. Des établissements spéciaux leur donnaient la formation nécessaire. Privés de vie familiale ils étaient unis par un esprit de corps très puissant. La conversion venait avec la situation acquise : Ainsi s'est formée la classe des grands renégats, bâtisseurs de l'Empire.