LA RÉGENCE D 'ALGER
ET LE MONDE TURC

L’EMPIRE OTTOMAN


LA RELIGION ET L'ARMÉE. BASES DE L'AUTORITÉ DU SULTAN

LA RELIGION.

Le Sultan est le Chef suprême de l'Islam Orthodoxe. Selim (1512-1520) avait pris le titre de « Khalîfa Rasûl Allah », Vicaire de l'Envoyé de Dieu, c'est-à-dire du Prophète, et aussi celui d'« Amîr el-Mouminîn » (Commandeur des Croyants).

L'Islam Sunnite , c est-à-dire orthodoxe, forme bloc, d'une part face au Chi ' isu1e, et d'autre part face à la Chrétienté

— Le spirituel et le temporel, le civil et le religieux sont étroitement liés. Les juristes interprètes la loi religieuse dont le Sultan n'est que l'exécuteur suprême. Il ne fait d'ailleurs que des règlements d'administration publique ou Kanouns (mot tiré du grec canon).

Soliman (1520-1566), dit le Magnifique en Occident, est surnommé le Kanouni, le Législateur.

 

LE CLERGÉ.

Mot à ne pas prendre dans son sens occidental.

—Il s'agit des juristes et docteurs de la Loi ou Ulémas (de l'arabe ‘ulamâ pluriel de ‘âlim, docte, savant).

— Le clergé a la garde et l'interprétation de la Loi, ainsi que la charge de l'instruction et de l'assistance publiques. Il possède ses biens et ses ressources propres.

— A la tête des Ulémas dans chaque province, est placé un Mufti, « il ne prend pas lui-même de jugements, mais délivre des consultations juridico-religieuses, (fetoua), d'après lesquelles les juges rendent leurs sentences. »

Celui de Constantinople avait, depuis Mohammed II.

- la prééminence sur ceux des autres provinces,

- il donnait son avis dans certaines circonstances graves (guerre, punition d'un Ministre...),

- et il avait le privilège de ceindre le sabre d'Osman au nouveau souverain.

 

CONCLUSION.

Malgré leur importance et leur grande influence, les agents du culte n'ont pas d'autorité propre dans l'État, et ils ne peuvent jouer le rôle de l'Église en Europe à la même époque. On verra même un Grand Mufti mis à mort par le Sultan.

 

L'ARMÉE.

C'est « la religion en marche ». Elle fait corps avec l'État : Le Sultan en est le chef suprême, les Ministres y ont un grade, le Gouvernement la suit dans ses déplacements.

Cependant au XVIIIème siècle,

Les Janissaires n'étaient plus exactement « les moines guerriers » d'autrefois, ils se mariaient, pouvaient ouvrir boutique, leurs rangs étaient ouverts à leurs enfants et aux éléments troubles de la population. Ils prétendaient régenter l'État et devinrent un obstacle à toute réforme.

En 1826 , le Sultan Mahmoud (1808-1830) les fit massacrer jusqu'au dernier.

Les Spahis étaient entretenus sur les revenus de domaines concédés par l'État, au XVIIIème siècle, ces fiefs n'étaient pas toujours distribués à des soldats, mais à des courtisans et à des fonctionnaires. Les véritables spahis eux-mêmes pouvaient se racheter par une contribution.

L'Artillerie. la meilleure d'Europe pendant longtemps, sous la direction de maîtres allemands et hongrois, était surclassée par celle des puissances européennes. La décadence de l'Empire Ottoman fut liée à l'affaiblissement de son armée, instrument de sa politique d'expansion permanente.

 

CONCLUSION :

- L'État Ottoman, était un État militaire musulman. Son centralisme administratif très poussé lui a permis de durer malgré son immense étendue, la diversité des populations, et les convoitises européennes.