Un meurtre à Brusque

Le registre paroissial porte en note la brève information suivante : " Le 20 Avril 1750 enseveli Pre Barascut décédé, dans la maison de ville de Brusque où il avait été porté auparavant, ayant été blessé à mort par Costes-Barbara dit Mialet ".
Cet acte de sépulture ne donne pas assez de précisions pour identifier la victime : Pierre Barascut, par contre son agresseur pourrait être aussi bien : Noble Joseph de Barbara, seigneur de Mialet, ou Noble Marc-Antoine César de Coste, sindic de Brusque, mais originaire de St Gervais ; l'un et l'autre cités trois ans et cinq ans plus tôt ou encore un proche de ces deux personnages.

L' épidémie de Fayet

Le registre paroissial de Fayet, dans ses actes de sépultures, fait état, au cours des mois de Juillet et Août 1760, du décès de 36 enfants, mais aucune mention ne permet de déterminer la nature de l'épidémie qui a alors sévi et emporté aussi bien des nourrissons que de jeunes enfants, dont le plus âgé avait onze ans.

Rattachement du fief de Maussac au marquisat de St Geniès

C'est en faveur de Joseph-Laurent (baron de Maussac) et eu égard à sa naissance, à ses alliances, à ses qualités personnelles, à ses services et à ceux de ses ancêtres que, par lettres patentes de 1760, Louis XV érigea en marquisat, sous le titre de Marquisat de Saint-Geniez, les terres de Montlaur, de Monac (?) et de Maussac en Rouergue, de Montady quant à la moyenne et basse justice, les fiefs de Corneilhan, de Cabrerolles et de La Bastide et les unit à celle de St Geniès situées dans la vicomté de Béziers pour dorénavant ne faire qu'une même terre et seigneurie ( 140 ).

Je n'ai pu déterminer les conséquences, que ce rattachement à un marquisat languedocien, aurait pu avoir, dans les rapports de Maussac avec le marquisat de Brusque et Fayet, car les actes consulaires disponibles n'évoquent pas cette circonstance. On peut penser en priorité aux droits de justice !

Le registre du Désert

Les protestants originaires de la communauté ou leurs descendants expatriés peuvent être interessés par l'existence d'un registre tenu " au désert ", de 1763 à 1792 pour les baptèmes et mariages et de 1770 à 1787 pour les sépultures.
François Noguier, pasteur en 1763, écrit en tête " Tous les batêmes et les mariages des églises susdites célébrés par nous depuis 1670 jusques à aujourd'hui sont inscrits au registre du Pont de Camarès, auquel nous renvoyons, s'il est nécessaire "
Ce registre non folioté, de format 195 x 260 mm est cartonné, dos en parchemin, il est détenu aux Archives départementales de l'Aveyron sous la côte 2 E 35/31.

Arnac et le chapitre de Villemagne

On a pu lire (cf le paragraphe correspondant) que l'abbaye de Villemagne possèdait au XIIème siècle des droits sur le village de Mélagues.
Or, dans les archives consulaires sauvegardées de Brusque, on ne retrouve aucune allusion à ces anciennes dispositions, par contre ce sont celles du Pont de Camarès qui rapportent l'allusion suivante aux rapports existant, non plus entre Mélagues, mais Arnac et le chapitre de cette abbaye :

" Le Chapitre de Villemagne perçoit dans la paroisse d'Arnac, au diocése de Vabres et dans la masade du Sr Martin, une censive de 3 émines froment et un setier avoine recognu le 16 8bre 1764 au dit chapitre par François Py, Jean Alembert, Pierre Crébassa, Pierre Aninat, Jean Cabrol, Jean Alengry, autre Jean Cabrol, Barthélémy Garenc, Jean Cabrol menuisier, Pierre Gairaud et Jean Cros. Plus le dit Chapitre a la directe sur un bois appellé La Burggayrolle faisant une émine avoine, plus, sur une métairie appellée La Grange d'Arnac : 3 quartes avoine ( 141 ).

Cette déclaration est signée Dom Pierre Paul Chausson, prieur de la dite abbaye et a été faite le 28 Février 1790 à l'occasion des déclarations de revenus des biens du clergé, ce qui explique sa détention dans les archives de Camarès.

Dénombrement de 23 fiefs roturiers à Tauriac

Un très long acte du notaire Carel, daté du 25 Juillet 1765 a pour objet le dénombrement et la reconnaissance d'environ 23 terres ou parcelles constituant autant de fiefs roturiers, que détiennent individuellement à titre définitif, moyennant un bail à cens des habitants de Pierrefiche, Valazoubre,La Castagnarié, La Frézié ou Tauriac.
Cet acte décrit la nature,la superficie et les confronts de ces biens dont les limites sont le plus souvent matérialisées soit par des cours d'eau, soit par des bornes plantées.

L'origine de la mise en jouissance est attribuée à très haute et puissante Dame Jaquette de Castelnau de Clermont, vicomtesse d'Arpajon, Dame baronne de Brusque et autres places, en 1620, mais avec références à des origines plus reculées :1461 ou 1467.

Le Valbidoulès : Guyenne ou Languedoc ?

" à Monseigneur le Comte de Gourgue Intendant en la Province Guienne
ou à Mr de Nayrac son subdélégué

Le 23 Mai 1773

Les consuls de la Communauté de Brusque ont l'honneur de représenter à votre Grandeur que la province de Languedoc se trouve divisée avec celle de la Guienne du coté des paroisses de Mélagues et St Pïerre des Cats par le chemin qui vient de Graissessac jusqu'au col de Marcou..\
Cette division se continue après le dit col, en prenant le sommet de la montagne quy règne jusqu'à la terre de Boisseson par des limites qui sont sur le dit sommet quy ne permettent point d'ignorer qu'elles y ont été plantées pour indiquer la division de ces deux provinces.......

Au bas de laquelle montagne et du côté du couchant est une combe placée entre laz dite montagne et le terre d'Arnac laquelle est indiquée Combevidoulès par tous les titres et documents qu'on trouve, parce que s'était antiennement un bois et forest quy a été après travaillé et déffriché dans lequel on a ensuite batty quatre ou cinq maisons. Cette combe a autour d'un quart de lieue de longueur, sur deux ports de fuzil de largeur. Elle vient se terminer cazy auprès des meurs des maisons du lieu de St Pierre.

A cette indication, il n'est pas permis d'ignorer qu'elle fait partie de la terre de Brusque et Mélagues et conséquemment de la province de Guienne.
Dans la suite quelques habitans y ayant batty et deffriché ils profitèrent de cette obmission (en bois et forêts lors de la faction du compois) à raison de quoi ils n'ont jamais payé de tailhe ny voulu permettre aucun allivrement au seul prétexte qu'ils jouissent noblement sans en justifier ou de ce que lorsqu'on a voulu faire cotiser cette partie sise dans la province de Guienne,ils ont soutenu être de celle du Languedoc.............ils y refugient plusieurs jeunes hommes, lors des levées de milice .

Affichage chez Bonnel hoste et regretier à St Pierre - Le dénombrement a été fait (disent les interessés) par les Messieurs de Thézan de la terre de la Lande, alors qu'ils ont toutes leurs terres en Languedoc. Le seigneur marquis du Poujol est seigneur haut justicier de Boisseson ( 142 )

 

 

 

Notes bibliographiques
( 140 ) Marquis de Thézan, Le Fonds Thézan - Château de l'Hermitage p. 76
( 141 ) Archives municipales Camarès, dossier P
( 142 ) AD Aveyron 2E288-41