Evèché - Doyenné - Prieuré - Paroisse et annexe (de 1318 à 1790)
Les paroisses de notre communauté, rattachées à l'évêché de Vabres, se trouvaient assujetties à une hiérarchie complexe, et d'abord, du point de vue sacerdotal, au doyen du Pont de Camarès, mais sur le plan matériel, à un prieur, qui n'était pas le plus souvent tenu à résidence, mais percevait tous les bénéfices, dont les fruits décimaux, à charge, par lui, d'assurer l'aumône périodique aux pauvres, l'entretien de l'église et du presbytère et la rémunération du curé ( appelé souvent vicaire perpétuel) et des vicaires ou secondaires.
On distinguait aussi les prieurés réguliers, c'est à dire relevant d'un ordre religieux, des prieurés séculiers attribués à d'autres membres du clergé. Il arrivait également que les fonctions de prieur et de curé soient cumulées par le même prêtre. Voici les quelques titulaires de ces charges dont le nom est parvenu jusqu'à nous
Prieur Curé (ou recteur) St Jacques de Brusque Déodat Martin 1159 - 1168 1615 Me Charles La Boisse Me Bec 1650 Me Pierre du Jour 1669 Me François Fabre, ou Fabry de Cusses 1680 - 1703 1715 Me Pierre François Dumay chanoine du chapitre de St Pons Calvayrac puis Singla 1703 1726 Me C.M de Persin de Montgaillard Archidiacre du chapitre de St Pons Jean Vabres 1703 - 1743 1768 Me Jean-Bapt Demange chanoine du Chapitre de St Pons Antoine Caylet 1743 - 1775 Reynès 1776 1783 Me Honoré de Foucaud doyen de la cathédrale de St Pons Jacques Delpuech1776-1790 Me Joseph Artis 1790 Pierre Belloc 1790 - Saint Laurent de Fayet Déodat Ratier 1534 Jean Roquier 1557 Jean Jordan 1646 Jacques Thorel 1646 - 1667 Jean Fabre 1687 - 1692 les mêmes prieurs que ceux de Brusque Me P. L. Vignes 1692 - 1720 Me Anthoine Azaïs 1721 - 1749 +1728 Dom Jaques Arnac, prieur J.P Cabanes 1749 - 1765 Alvernhes 1765 - 1770 Me Joseph Creissels 1770 - Notre-Dame de La Roque 1631 Raymond d'Austruy 1647 Pierre Durand Me Raymond Bec 1667 1678 De Verdelin Rouvières ou Rouby 1711 1723/1725 Boziat Sr de Berlières chanoine Cathédrale de Vabres Pierre Vernierettes 1728 - 1748 Pierre Foulquier 1769 Me Vigroux 1765 - 1790 Notre-Dame de Tauriac 1562-1584 Noble Loys de Blanc 1652 Bayle 1658 Guibert de Ruthena 1661 Aninat Me Janes 1676 1668 Anthoine Arribat Pagès 1677 Jacques d'Alengrin 1692 - 1697 1729 Dom Jacques Arniac Pierre Calvayrac 1709 - 1714 1737 Dom Charles Lacroix Jean d'Alengrin 1723 1789 Dom Caloil Cabanes 1734 (tous de l'abbaye de Joncels) Terral 1750 Boyer 1773 Marc-A Cabanes 1786 J Druilhe 1786-1790 Saint Martin de Molatgiis (Molagas ou Mélagues) et l'annexe St Maurice Rieussec ou Rials 1484 Raymond de Prévinquière Jean Andrieu 1546 1562 Bernard Audric 1682 Maurice Burlas Barthélémy Sarret 1678 1690 Pierre Suquet 1723 Me Cabanel 1729 Me Joachim d'Aurelles Prieuré-cure en 1721 Jean-Jacques Cordier 1768 Joseph Marc Rouanet 1790 Saint-Pierre d'Ascars (ou des Cats) 1650 1665 Laurens Choisit de Fayet 1672 Bonal, prêtre et prieur 1729 Me Cabanel 1790 Pierre Platet, prieur-curé Annexe St Benoit d'Arnac Barthélémy Calvet 1782 Le plus souvent, la dîme, le carnelage, ou les revenus de leurs propriétés n'étaient pas perçus directement, par le prieur, mais faisaient l'objet d'un contrat d'affermage devant notaire .C'est par ces actes que l'on connait la nature, l'importance, le mode d'attribution et de répartition des bénéfices écclésiastiques des paroisses énumérées.
Ainsi, dans un acte de 1715, passé devant Me Jean Chamayou, notaire royal de la ville de St Pons, il est précisé : " consistant tous les fruits aux deux tiers de ceux de la paroisse de Brusque et les entiers fruits de la paroisse de Fayet, le tiers restant des fruits de la paroisse de Brusque appartenant à Mgr l'évêque de Vabres ".
Le notaire J.P Amblard déclare, dans une minute de 1726 : " en conséquence des affiches, proclamations cy-devant faites et continuées aujourd'hui à l'extinction de la chandelle a baillé et baille à titre de ferme, forfait et prix d'argent au Sr Pierre Moutou, du lieu de Brusque, présent et acceptant...."Certains contrats sont chiffrés, par exemple celui de 1768 : " pour le prix et somme de deux mille deux cens soixante quinze livres, pour chacune des six années et trois livres de cire payable et portable au dit Saint Pons, entre les mains de nous dit notaire et trésorier du dit châpitre, en deux payements égaux......les dits fermiers payeront, chacune des six années, scavoir le somme de trois cens livres à Mr le curé de Brusque, en quatre termes égaux, pour sa congrüe et à Mr le curé de Fayet, pareille somme......faire jouir les dits fermiers...aux cas fortuits qui pourraient arriver par gresle ,portant pîerres et chevaussée d'ennemis, excédant toutefois le dixième du prix de la dite ferme "
Autres lieux de culte
- Chapelle du château de Fayet
Aménagée au XVIIème siècle dans une des tours nord, cette chapelle fut restaurée au début du XIXème, elle était destinée aux dévotions de la famille seigneuriale et du personnel. ou, exceptionnellement, à quelques mariages de notables.
- Ermitage Saint-Thomas
Malgré ce que j'ai pu recueillir, sur l'ermitage dédié à Thomas Becket, existant en 1552, il reste à expliquer le choix du bois de Maravable pour son établissement.
En 1933, le Chanoine Hermet ( 175 ), écrivait " A 5 kilomètres, de Brusque on trouve les ruines de l'Ermitage de Saint Thomas. Il y avait en cet endroit une petite chapelle et une habitation pour l'Ermite qui y résidait. L'origine de cet ermitage est inconnue. L'ermite n'était pas prêtre, mais il portait un costume religieux. Quand un ermite venait à décéder, celui qui se présentait pour lui succéder, recevait une sorte d'initiation, bénédiction, ou consécration que lui donnait le curé de Brusque, préalablement autorisé à ce faire par l'évêque de Vabres.
C'est ainsi que le 15 décembre 1726, jour de dimanche, M.Vabre curé de la paroisse, par la permission de Mgr Filleul de la Chapelle, évêque de Vabres, à la suite de la messe de paroisse, donna l'habit d'ermite à Antoine Viguier, de Rébourguil, résidant à Saint-Thomas depuis l'année 1712. Les autres ermites connus, jusqu'à la Révolution sont : Jean Vidal, natif d'Olargues, en Languedoc, décédé et enseveli à l'ermitage, le 22 mars 1764 ; Antoine Cros, natif de Couffouleux, décédé le 12 Janvier 1772 et Antoine Jalabert de Brusque. "
- Les Chapelains de Castelnouvel
La fondation de cette chapellenie résulte d'un acte reproduit plus haut (cf ci-dessus), aux termes duquel les mettairies jumelées de Castelnouvel (rive gauche) et du Colombier (rive droite du Dourdou) sont données pour " une chapelle déserviable à perpétuité dans l'esglise St Jacques de Brusque par deux prêtres "
Il n'y avait donc pas de lieu de culte à Castelnouvel, comme on a pu le croire, mais la résidence et la source de revenus des deux chapelains de St Jacques, qui ont été :
1665- Me François de Rudelle Me Anthoine Fabre 1670 -1674 Me Jean Pendariès 1674-1685 Pierre Gazaignes 1685-1689 Joseph Dardenne 1690- Me Maurice Burlas 1693-1726 Me Pierre Singla 1711- Sinq chapelain 1712-1720 Me Louis Foucras sieur de Fombelle 1729 Me Antoine de Catelan sieur de Graves 1730 1751 Me Jean-Pierre Déjean 1790- Me François Lambert Me Etienne Bonnemar Ce qualificatif de chapellenie s'appliquait, d'après H.Affre ( 176 ) : " à un service régulier et perpétuel de messes de requiem pour le repos de l'âme du fondateur et de ses parents . Ce service avait lieu dans les églises paroissiales à un autel déterminé ou dans les chapelles privées érigées dans les châteaux ou ailleurs, avec l'autorisation de l'évêque diocésain ".
- Notre-Dame de Lorette
Cette chapelle, qui s'élève toujours sur une éminence proche du château de Sévérac, aurait été bâtie, en 1651, par le duc Louis d'Arpajon, ( 177 ) - " en expiation de la mort de son épouse , autour de laquelle circulaient d'étranges légendes, le duc d'Arpajon fit venir de Lorette une maquette de bois colorée de la Maison Sainte et fit bâtir la chapelle de Sévérac à l'identique ".
Curieusement on retrouve dans les comptes consulaires de Brusque des contributions périodiques, destinées à l'entretien de la communauté de prêtres chargée du service de cette chapelle, située à Sévérac.
- Chapelle dans l'Eglise Saint Pantaléon de Toulouse
Lorsque, en Février 1790, les prêtres de la communauté de Brusque, furent invités, comme tous les écclésiastiques de France, à déclarer leurs revenus, en vue de leur nationalisation, " Joseph Rodier, prêtre, vicaire de la paroisse de Tauriac reconnut pour une chapelle de patronage laïque de collation de Messire de Sapte, président à mortier du parlement de Toulouse, que le revenu attaché à la dite chapelle est de 137£ qui lui sont payées, savoir : 44 £ par Nos seigneurs les Présidents Trésoriers de France, en la Généralité de Montauban, 10£ par Messire de Sapte et 83 £ d'une rente à locaterie, sur une métairie appelée de Fontenilles, située dans le diocèse de Toulouse. La dite chapelle l'oblige à dire ou à faire dire 2 messes par semaine et une grand'messe tous les ans à jour fixe, dans l'église de Saint-Pantaléon de Toulouse. Il paye pour l'acquit de ce service 70£; il paye encore à cause de la dite chapelle 40 £ de décimes annuellement, de sorte que le revenu quitte est de 27£ " ( 178 ).
Notes bibliographiques
( 175 ) Frédéric Hermet, dans Revue du Rouergue, juillet 1933, p. 220
( 176 ) Henri Affre, Dictionnaire des institutions moeurs et coutumes du Rouergue, page 78/9
( 177 ) Dr J.A. Molinier, Sévérac
( 178 ) Archives municipales Camarès, Dossier P