Une inondation particulièrement dévastatrice
Le registre de la paroisse de Saint-Pierre des Cats décrit ainsi, à la date du 20 Octobre 1779, les destructions et noyades provoquées par le débordement de la Nuéjouls :
" Le 20 Octobre 1779, la rivière déborda ou grossit si fort de 7h du soir jusqu'à 9h, qu'elle emporta partie de la maison d'Etienne Montels, avec le moulin à deux courants qui était sur la rivière. Elle emporta partie de la grange et bergerie de Jean Cahuzac, la maison de feu Pierre Souquet, sans qu'il en resta aucun vestige, qui était vis à vis de la fontaine, la maison de Jean Montels avec toutes les granges ou bergeries et il y périt avec Adrian Fabre dit Marassou et un petit enfant âgé de 5 ans dudit Montels.
La femme dudit Montels qui eut la douleur de voir noyer son mari, son fils et son voisin, tomba aussi dans l'eau avec Jean Montels, son fils aîné qu'elle tenait entre ses bras et par un événement, que l'on peut regarder comme un miracle, se trouva hors du courant de l'eau, près d'un prunier fourchu où elle appuyait et entendant crier son fils dans l'eau, qui lui disait qu'il se noyait et qu'une partie de la maison qui avait cèdé sur eux, lui avait cassé une cuisse ; comme cela fut, elle alla à la voix, le prit et le mit sur ce prunier, où ils passèrent la nuit.
La rivière emporta de plus la maison de Jean Séverac dit Bisou, la grange de Bonnel et lui noya tout son troupeau, la maison de Fabre dit Murassou et lui noya aussi son troupeau. Le lendemain 21, elle grossit encore davantage et sur les 7 heures du soir emporta partie de la maison de feu François Caumette et toutes les terres, près, jardins qui étaient le long de la rivière et enduisit presque tout le vallon en gravier "C'est le registre paroissial de Montlaur qui complète le bilan de cette catastrophe:
" L'an mille sept cens soixante dix neuf et le vingt troisième jour du mois d'octobre a été trouvé par jean Cluzel et jean Thorel hans du prent lieu de Montlaur, sur le bord de la rivière dud lieu au pré du sr Gravier, tènement de la Corbatière, le corps d'un homme tout nud, agé d'environ trente ans mais comme le dt corps n'a point été reconnu par un grand nombre d'habitants dud Montlaur, nous avons prié dix ou douze hans du Pont de Camarès qui cherchaient leurs meubles ou effets sur le bord de lad rivière de se transporter avec nous curé auprès dud cadavre et aucun ne l'a reconnu, ni pu savoir qui il était, ni d'où il était, ils nous ont assuré que par le grand débordement et crue d'eau de la dte rivière arrivé la nuit du 20 au 21 dud mois, plusieurs maisons avoient été détruites au d° Camarès, à Brusque et aux environs et que plusieurs personnes y avaient péri à St Pierre descats.......
Les fiefs nobles du Causse de Marcou et de Rials
Je soussigné François, Antoine de Mainy écuyer, citoyen de la ville de Béziers, y résidant déclare possèder conjointement avec madame D'Escale un fief noble sur la métairie du Causse de Marcou, dans la communauté de Brusque qui consiste en un setier de seigle et une émine froment d'usage, quatre setiers ou environ de seigle et un setier de paumèle orge ou avoine mêlés, de tasque, le tout querable ; avec le tiers de directe, droit de lods et rente, ce dernier droit ne nous ayant jamais rien produit, à cause que la dte maiterie a passé par succession de père en fils depuis un temps immémorial.
De plus je déclare possèder un second fief attenant au premier appellé de Rials qui consiste en la moitié seulement du droit de tasque que j'estime annuellement à quatre sétiers de seigle et un setier paumele, orge et avoine mêlé ; le revenu desquels fiefs dont je fais faire la levée depuis environ six années qu'ils me sont obvenus par le décès de Mr Rouergas de la Palisse, mon beau père. ( 143 )
Aux Archives départementales de l'Aveyron, se trouve cette déclaration ( 144 ) :
" Province de Haute-Guyenne
Election de Millau
Communauté de BrusqueJe soussigné curé de la paroisse Notre Dame de Tauriac, y habitant imposé sous le nom de Mr le marquis de St Geniés, déclare pour satisfaire à l'arrèt du conseil d'état du Roy du 19 aoust 1781, possèder depuis environ deux ans un fief, avec directe, appellé de Maussac, dans la communauté de Brusque, ayant appartenu à mr le marquis de St Geniès, joui par indivis avec Madame la maréchalle duchesse de Biron, lequel fief consiste en censive et gerbe qui peuvent donner annuellement quatre setiers seigle et cinq setiers avoine, droits de lods et ventes qui peuvent donner annuellement 15 livres.
Le revenu duquel fief à raison de 8 liv 8 s le froment, 6 livres 3 sols lseigle et 4 liv 4 sols l'avoine donne un produit de 84 livres 10 sols - revenu total 87 livres 10 sols dont il faut deduire les frais de levée que je fais faire.
Ce que je certifie véritable sous les peines portées par les édits et déclarations.
A Tauriac, le 15 è mars 1786Cabanes curé "
Déboisement et pacage abusifs dans les bois d'Arnac
En 1787, les deux derniers syndics et les principaux habitants du baillage d' Arnac se plaignent que les bois sont coupés et ravagés par des particuliers de la paroisse.
Des étrangers font provision de poutres, chevrons, douelles, merrains et autres objets, ce qui parait contraire aux lois et aux nécessités particulièrement urgentes de la paroisse.Il conviendrait de défendre sous le bon plaisir de Monseigneur l'Intendant et Nosseigneurs de l'administration provinciale qu'à l'avenir les particuliers du bailliage ne pourront couper du bois de quelle nature qu'il soit que pour leur utilité particulière et qu'ils ne pourront faire qu'un seul bucher appelé vulgairement ramier dont une principale destination est la feuille pour les animaux et que le bois sera coupé au même lieu pour ne pas dégrader entièrement les bois communs du dit Arnac et qu'il sera coupé au pied et non à la hauteur d'environ six pans,comme on est dans l'usage de le faire, ce qui paraît encore contraire à la bonne économie et même aux lois et d'ordonner aux particuliers qui pratiquent ces sortes de coupes de laisser les jeunes arbres de moyenne grosseur de distance en distance d'environ une canne l'un de l'autre et des principaux moyens pour les conserver ainsi que les autres plantations de particuliers et de défendre à tous particuliers de mener paître les chèvres dans ces sortes de lieux et qu'ils ne puissent ou ne pourront tenir que celles qu'ils pourront tenir, sans prendre des étrangers tout de même que des autres troupeaux sans se charger que du nombre qu'ils pourront hiverner.
Notes bibliographiques
( 143 ) AD Aveyron, C16 ??
( 144 ) AD Aveyron, 15.3.1786