Chapitre I - Le cadre communautaire

 

Situation géographique

Le territoire de l'ancienne communauté, divisé maintenant en cinq communes occupe à l'extrême sud du département de l'Aveyron, un espace de 13788 hectares, sur les 28310 hectares du canton actuel de Camarès, encastré entre les départements du Tarn et de l'Hérault.
Arnac et Brusque ont en effet, l'une et l'autre, une courte frontière avec le canton tarnais de Murat-sur-Vèbre. Mélagues et Tauriac bordent, sur une plus grande longueur, les hauts cantons de l'Hérault.
Ensemble avec Fayet, elles avoisinent ou se partagent entre le versant méditerranéen et le versant atlantique et appartiennent donc à la chaîne des Cévennes, comme d'autres territoire aveyronnais, tels que Montagnol, Fondamente, le Larzac, Sauclières, le canton de Nant.

Sommes-nous donc Cévenols ?

Cette appartenance est l'objet d'une controverse liée à l'importance respective attribuée aux concepts quelque peu arides mais intangibles de la géographie physique, ou à ceux nécessairement évolutifs de la géographie humaine.
Les éditions Robert Laffont, dans l'encyclopédie annuelle QUID, ( 1 ) à la rubrique " Cévennes ", le confirme ainsi :
" Le nom de Cévennes s'applique aux escarpements dominant les plaines du Languedoc, du Rhône de la Saône, depuis le col ou seuil de Naurouze (Aude), jusqu'aux sources de la Cure (Nièvre). Mais on tend actuellement à le restreindre aux régions du Gard ou de l'Ardèche du Sud où vivent les protestants cévenols (80 kilomètres de long sur un ensemble de 550) ".

La chaîne des Cévennes est matérialisée par le trait noir, de sens Nord / Sud que l'on peut distinguer sur la carte ci-dessous ( 2 ).

Rappelons nous aussi, les phrases d'Edouard Martel ( 3 ) : " La plus curieuse caractéristique du Larzac, c'est que, à travers ce causse, disparaît toute la ligne de partage des eaux, comme le ferait une tige à travers un bloc de pierre ; le Larzac semble traversé de part en part, par la chaîne des Cévennes, qui pénètre sous sa masse de l'Est et en ressort à l'Ouest, en replongeant même au delà de l'Orb... Le Caylar est le Centre de cette singularité géographique et la réapparition de la ligne de partage des eaux n'a lieu qu'au bout de 23 kilomètres "

Nos voisins de St-Gervais sur Mare, ceux de Lacaune, de Lamalou, d'Olargues, de La Salvetat, les vignerons de Faugères ou, plus au Nord, les régions de la Haute-Loire ou du nord de l'Ardèche ont su utiliser cette localisation à la portée universelle.
Pourquoi nous priverions nous, dans notre région, d'une référence géographique à l'authenticité indiscutable ? Alors que notre relief (serres et valats), leurs schistes, les châtaigneraies, les cultures en terrasse abandonnées, la pluviométrie et le régime extrêmement contrasté de nos rivières, mais aussi la forte tradition d'émigration et jusqu'à notre passé d'antagonisme religieux et la dualité église/temple apparentent nos sites et notre histoire à ceux des Cévennes Centrales.

Et, puisque la ligne de partage des eaux est ce qui caractérise le mieux les chaînes de montagnes et justifie que le nom des plus étendues d'entre elles soit exprimé sous la forme plurielle, examinons la crête des Cévennes Méridionales, à la hauteur de Tauriac.
Elle se confond avec le tracé du Chemin de Grande Randonnée G.R 71, à près de 800 mètres d'altitude et avec la frontière départementale.

Au niveau du lac d'Avène, cette ligne d'" aygavers " partage Tauriac et Mélagues en deux et répartit sur le versant méditerranéen les hameaux de Corbières, La Lavagne, Combes, puis, Brioge, Bobes, Cayourtes, Les Planquettes, La Daguette, Berthalays, Rials, Gasquet, Guidon, Carteyrade, Marcou, arrosés très parcimonieusement, en temps normal, par le ruisseau des Graves, dénommé aussi Rieu-Sec, dont un petit affluent porte le nom évocateur de " Rouergue ", car il sert de frontière, sur près de trois kilomètres, avec le Languedoc.

Le GR 71 est alors dissocié des limites départementales et déssert les villages de Mélagues, de St Pierre des Cats et de la Lande, jusqu'au col de Coustel, où il les rejoint.
Sur ce parcours, on se trouve dominé par des sommets relativement élevés : Montfrech (l.076 m), où la rivière Nuéjouls prend sa source, Mont-Agut (l.022 m), La Fayède (962 m), Les Brazals (l.068 m), le col de Coustel passant, lui-même, à l'altitude de 883 mètres.
En ce point, où commence la commune d'Arnac, le G.R 71 se dirige plus au Sud, vers l'Espinouse et y rejoint la crête des Cévennes méridionales, pendant que les limites de commune et de département confondues cheminent sur environ cinq kilomètres dans les bois domaniaux, en forte pente, de Proudhomat et de la Grange, et traversent le Dourdou pour remonter au Plô des Rives (877 m), rattaché à Brusque.

Le territoire de Brusque n'avoisine le département du Tarn, que sur une faible distance à la hauteur de la Barraque, en bordure des bois de La Capelle, mais il est limité à l'ouest par l'important massif de Merdelou, dont l'altitude : l.l10 m, en fait le point le plus élevé du Sud-Aveyron.

Quant aux terres de Fayet, elles ne jouxtent pas le Languedoc et de plus basse altitude, elles accueillent les confluents du Cabot descendant de Sylvanès et se jetant dans la Nuéjouls, puis de la Nuéjouls, ainsi grossie, dans le Dourdou.

 

 

 

Notes bibliographiques
( 1 ) Robert Laffont, encyclopédie Quid 99
( 2 ) Larousse XXe s., carte des Cévennes
( 3 ) Edouard Martel, Causses et Cévennes