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 ment de la forteresse, vu exéguité (sic!) du calibre des canons monténé­ grins, n’ayant pas produit d’effet pendant trois jours, le Prince s’était décidé de lever le siège de Kassaba et d’avancer ses troupes sur les chemins menant à Mostar. Il envoya 9 bataillons sous Stanko Radovié pour occuper les hauteurs de Blagoja et 7 bataillons sous Socica, dans la direction de la Bosnie avec l'intention d’empêcher l’arrivé (sic!) à Mouchtar pacha, des renforts éventuels de cette province.
En attendant les Turcs fortifiaient à la hâte la ville de Mostar en réunissant dans ses environs toutes les troupes disponibles, entre 14 et 16 bataillons de Nizam, et près de 2.000 bachi-bouzouks, et il parait qu’avant hier Mouhtar-pacha a cru pouvoir prendre l’offensive contre le corps monténégrin qui occupait les hauteurs de Blagoja et que cette
offensive lui a réussi.
Arrivé à Kassaba, Mouhtar pacha pourra dégager les quatre ba­
taillons qui s’y trouvaient et porter ainsi le nombre des soldats de son corps actif à un chiffre assez respectable. Il semblerait aussi que les Monténégrins ne pourront plus se maintenir sur les hauteurs entre Ne- vessigné et Mostar en menaçant et dominant cette ville et devront pro­ bablement reculer vers Gatzko en se concentrant de nouveau pour pou­ voir faire face aux troupes de Mouhtar, si ce dernier montrait l’inten­ tion de continuer l’offensive.
Ainsi l’objectif que Son Altesse avait en vue en entreprenant sa marche vers Mostar semble être manqué. S’il voulait persister dans son intention il rencontrerait des obstacles sérieux et risquerait une défaite qui peut devenir plus que dangereuse, vu l’éloignement de l’armée de sa base d’opération — le Monténégro.
Il n’y a pas de doute que la lenteur et l’hésitation furent les causes de cette non réussite. Une semaine avant Mostar ne pouvait pas se def- fendre (sic!) et le Prince, en prenant possession de cette base d’opera- ton de l'armée turque, pouvait facilement battre en details les differents détachements qui étaient alors en marche pour se réunir. Mais les chefs monténégrins, non habitués au maniement des grands corps, avaient fait des bévues en apparence assez grossières.
En perdant inutilement le temps à Gatzko et Nevessigné, ils te­ naient toute leur armée réunie et permettait (sic!) à trois bataillons de passer tranquillement, sans même les appercevoir de Trebigné à Mostar entre le gros de leur armée et le corps de Peko Pavlovié. De l’autre côté, Selim pacha se sauvait par miracle sans être poursuivi pendant que les troupes (12 bataillons) que Mouhtar Pacha avait distrait de l’Herzégo- vine au commencement de la campagne pour soutenir les corps agissants (sic!) sur la frontière serbe, se pressaient d'arriver à Mostar aussi pres­ que à la portée de l’armée Monténégrine qui doit cependant compter près
de quinze mille combattants.
Son Altesse se plaint aussi dans ses communications à moi, de la félonie des musulmans qui se soumettaient sur son passage. Il me dit que dès que le gros de l’armée avait quitté Gatzko, ces musulmans recommencèrent à tirer sur des monténégrins isolés et assassinèrent quelques chrétiens. Pour punir cette félonie le Prince ordonna de brûler douze maisons des plus influents musulmans de Gatzko et de Neves­ signé.
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