A chute de Juba fut suivie de la réunion de la Numidie à la province romaine. César en forma un gouvernement particulier, et en donna l’administration au préteur Salluste dont la conduite rapace fut peu en rapport avec les maximes qu’il étala depuis dans ses ouvrages. Enfin César se rembarqua pour Rome. En moins de six mois, il avait commencé et terminé cette guerre, détruit deux puissantes armées, et accru la province romaine d’un vaste royaume. Ce royaume est celui que les tribus arabes nous disputent depuis dix ans, car Juba réunissait à la plus grande partie de la Numidie la Mauritanie orientale (Alger et Oran).

La mort de César suivit de près ces derniers événements. Les troubles dont elle fut la cause, la chute du gouvernement républicain, et surtout les fureurs du triumvirat, jetèrent en Afrique un grand nombre de proscrits que le proconsul Cornificius accueillit avec humanité. Les indigènes recommencèrent à s’insurger: un de leurs chefs, du nom d’Aration, prit le titre de roi, et, quoiqu’il eût dépossédé Bogud et Sitius, anciens alliés de César, ne laissa pas d’embrasser le parti d’Octave. Il gagna même une bataille contre le proconsul Cornificius, qui tenait sa charge du sénat et défendait l’Afrique au nom de la république. Mais ces hostilités, conduites par des chefs subalternes, n’eurent aucune influence sur les affaires générales de Rome : ce fut sur les flots, en vue du rivage d’Actium, que se décidèrent les destinées du monde.